Magazine Société
La culture est ce qui reste lorsque l’on a tout oublié (Édouard Herriot).La polémique systématique soulevée par certains enseignants dès que l'on touche à LEUR CULTURE est impressionnante et révèle surtout l'étroitesse de leur monoculture.Un sondage effectué presque chaque année auprès des élèves de terminale montre qu'ils savent parfaitement gérer l'accumulation des matières imposées : Ils font le tri en fonction des coefficients et de l'orientation espérée. Résultat, nombre de matières sont zappées au plus grand bénéfice globale, et si certains ajoutent des options, elle sont volontaires et parfaitement ciblées sur l'objectif.C'est en partie sur ce constat (mais aussi pour réduire la rigidité des filières) que sont projetés les modifications de programmes : plus de matières générales avant la terminale et un effort particulier en terminale sur les choix d'orientation.Rien n'est oublié, seulement hiérarchisé, et les décomptes horaires pusillanimes n'auraient de sens que si les élèves ne triaient pas par nécessité.J'attends avec impatience le jour ou les enseignants auront autant d'heures de cours que leurs élèves. Avec tout ce qu'ils leur imposent en dehors des cours, les élèves sont au moins aussi chargés au domicile que les enseignants (dont chacuns, se jugeant indispensable, à cœur de charger la mule à souhait). Peut-être alors mesureront-ils ce qu'ils imposent aux élèves.J'ai fait ma terminale et les 2 années suivantes avec 40 heures de cours par semaines. Je mets les enseignants au défit de suivre. J'ai évidement fait des choix draconiens, ne serait-ce que pour survivre.Mais sortie des écoles, la culture a enfin pu m'approcher avec grand plaisir, par la lecture en particulier, aujourd'hui aussi avec l'audiovisuel. Avec d'autant plus de plaisir que rien ni personne ne me l'impose, juste le plaisir de découvrir.Le jour ou les enseignants auront compris qu'il est plus important d'apprendre à apprendre que de bourrer les cerveaux à l'envie, l'enseignement aura enfin atteint l'âge de raison.Le jour ou les enseignats auront compris que l'objectif de l'enseignement n'est pas de former des puits de sciences mais des citoyens utiles aux autres citoyens, l'école sera enfin l'école de la République.