Il est devenu si coûteux de se marier qu’Aurore Lejosne fait sponsoriser ses noces pour réduire toute, ou une bonne partie de la note.
Cette drôle de pratique, courante aux Etats-Unis, tente une timide percée en France. L’idée lui a été soufflée par ses parents, séduits chez eux, à Aigremont, par un documentaire télé sur le sujet.
La jeune Gardoise de 28 ans, actuellement étudiante en archéologie à Strasbourg, est avec son compagnon, Alexandre, l’un des premiers couples en France à oser franchir le pas. « Au début, s’amuse-t-elle, les commerçants me demandaient si j’étais une célébrité. » Bien sûr, personne ne va s’arracher à prix d’or les photos d’inconnus. Pourtant, armée de patience, « de bonnes baskets, et de gants pour éviter de s’abîmer la main à force de taper aux portes », Aurore a fini par trouver « un styliste pour la robe, un chausseur, une graphiste pour les faire-part, une créatrice de bijoux pour les filles d’honneur, les alliances, des fleurs pour la déco. »
Elle affirme avoir réalisé pour l’heure de belles économies, « 5 000 € sur un montant global estimé environ à 12 000 €. » Avec les partenaires, le plus souvent de petits entrepreneurs qui se lancent, le couple propose « de faire du bruit pendant la préparation de cet événement inédit. Et une promotion affichée sur leur site retraçant les détails de leur aventure. » A travers leurs blogs, les futurs novis font des émules, « je reçois régulièrement des mails de personnes me demandant des tuyaux. » Il y a aussi les critiques. Notamment des puristes indignés que l’on puisse ainsi désacraliser des liens religieux, ou se faire de l’argent sur le dos des autres en "vendant" le plus beau jour de sa vie.
L’amoureuse audacieuse et décomplexée ne se voit à aucun moment en fiancée sandwich. « Il est hors de question de jouer les encarts publicitaires durant ce moment intime, qui n’appartient qu’à nous. En revanche, nous permettons à nos prestataires d’utiliser notre image, avant ou après la cérémonie. Par exemple, mon styliste me fait défiler avec ma robe lors du prochain salon de mariage. »
Pour l’Aigremontoise, qui cessera d’être une mademoiselle, le 22 mai 2010, à Dole, dans le Jura, les choses sont claires : « Si on fait ça, c’est parce qu’on n’aurait jamais pu s’offrir une cérémonie comme on rêvait d’avoir. » Reste à savoir, si passée la nouveauté, les prestataires seront prêts à jouer le jeu longtemps. Dans ce cas, tout un symbole de l’époque, il suffira de conclure ces histoires modernes par, ils se marièrent et eurent beaucoup se sponsors.