Quand on se promène dans le cœur de Londres sur Jermyn Street, il ne faut surtout pas se priver d’ouvrir certaines portes qui peuvent paraître infranchissables si on ne fait pas partie d’un club de gentlemen reconnu. Cette sensation est d’autant plus grande quand on arrive devant le numéro 83 qui abrite la boutique de la marque Foster & Son. Une fois à l’intérieur, une odeur de beau cuir, de polish et de savoir-faire envahit nos narines car on est ici chez un « boot&shoemaker » qui a plus de 150 ans.
En effet, Foster & Son ne joue pas la carte de la grande marque reconnue mais plutôt celle de l’artisan qui répondra à la moindre de vos demandes. On déambule alors entre les accessoires, la bagagerie et les infinies possibilités qu’offre le sur-mesure mais c’est devant la gamme de leurs « slippers » que le futur nous éclabousse.
Alors que la mode s’inspire de plus en plus de la tendance « Into the Wild » qui nous fait croiser des millions de chemises à carreaux portées pour la plupart par des gens faussement insoucieux de leur paraître et semblant cracher sur l’élégance pour revendiquer leur retour aux vraies valeurs, il semblerait qu’une nouvelle forme de rebelles voit le jour, celle des bourgeois assumés.
Cette tendance qui à l’air de prendre certains reflets bling-bling, est plutôt bien au contraire inspirée de la dernière, celle qui a créé soudainement chez nous ce penchant pour le savoir-faire, l’authenticité et la qualité. Sauf qu’il ne s’agit plus ici de le retrouver sur un jean Mr Freedom mais plutôt sur un pantalon en velours ou sur une paire de chaussons d’extérieurs, les slippers.
Le slipper est un emblème de la bourgeoisie, il représente le luxe ultime lorsqu’il caresse une moquette pourpre et qu’il arbore les couleurs de votre club. Il est possible aussi de le porter dehors grâce à sa semelle en cuir entièrement faîte à la main. Foster&Son propose d’abord une gamme de base de son « Albert Slipper » plutôt abordable à 180e, ensuite vient celle à 250e qui vous permet de choisir parmi quelques « médaillons » comme par exemple un renard, un saumon ou une fleur de Lys, puis vient la possibilité de vous faire votre propre médaillon à partir d’un dessin que vous aurez pris le soin d’envoyer au bottier à 450e. Enfin, vient le comble du luxe, le chausson sur-mesure à 1800e …
Alors évidemment, l’ère de la bourgeoisie assumée qui fauche des bobos par milliers n’est pas pour tout de suite, il faudra au préalable passer par la case ‘’Luxe Outdoor’’, qui regroupe des marques très portées sur la qualité et la solidité comme Filson, Russell Moccasin ou Danner destinées uniquement à l’origine aux chasseurs et pêcheurs à la mouche CSP+.
Laurent, ex-Boducon (qu’il a malheureusement fermer il y a quelques jours pour son anniversaire), qui s’occupe également de « Where is the cool ? » et de la brocante en ligne À chiper à choper , contribuera de temps en temps à redingote, ajoutant à notre sélection sa touche personnelle que nous aimions déjà beaucoup sur son ancien blog.