Avec Twitter vous dites ce que vous êtes en train de faire. Tandis qu’avec Yammer vous dites ce que vous êtes en train de faire.
Vous ne voyez pas de différence ? Et pourtant il y en a une, de taille : Yammer s’adresse exclusivement aux entreprises en ne permettant de poster les mises à jour de leur statut qu’aux salariés ayant une adresse email valide, de type [email protected].
Autrement dit, avec Yammer, chacun peut se transformer en employé modèle et studieux en disant à ses collègues non pas ce qu’il fait, mais plus précisément sur quel dossier il est en train de bosser.
Une sorte d’open space appliqué au micro-blog. Avec ses avantages et ses inconvénients (personnellement n’ayant jamais travaillé en open space, je ne vois dans cette horreur bureaucratique que des inconvénients qui peuplent mes pires cauchemars mais bon c’est un autre sujet).
Les fonctions de Yammer, y compris son design, ressemblent étrangement à celles de Twitter : vous pouvez donc poster des messages courts, suivre ceux de vos collègues, vous abonner à ceux de votre voisine de bureau qui vous fait tant kiffer dans la vraie life, afficher vos followers et ainsi montrer votre importance dans la boîte.
Et c’est là que le bât peut blesser à mon avis : si un Yammer bien utilisé peut s’avérer être forme nouvelle d’intranet, directe et efficace, il pourrait aussi, utilisé à des fins de flicage par un boss peu scrupuleux, très facilement devenir un baromètre d’influence dans une entreprise. Mais un baromètre dont les indicateurs seraient faussés. En effet, quid du salarié qui ne s’inscrit pas sur le service ? Quid de celui qui ne juge pas utile de poster toutes les cinq minutes l’état d’avancement de son dossier ?
Yammer, fondé par David Sacks, déjà créateur de Geni, possède son modèle économique : libre et gratuit d’utilisation, il requiert un abonnement si l’entreprise souhaite accéder à son interface d’administration, modifier ou supprimer des posts, etc.
Ses créateurs n’ayant pas fait les choses à moitié, au-delà d’une interface très fluide, le site est déjà décliné sous la forme d’une version iPhone disponible sur l’App Store, d’une version BlackBerry et enfin d’une version Desktop superbe sous la forme d’un widget actualisé en temps réel au format Adobe Air.
Je ne sais pas si Yammer rencontrera le succès en entreprise, mais malgré les réserves décrites précédemment, voici enfin une application sexy et ludique destinée au marché professionnel.
Une fois n’est pas coutume…