Un an après le début de la crise causée par des banques imprudentes et avides, voici que le pays européen le plus laxiste en matière de législation financière dégaine l'arme lourde. Gordon Brown et son ministre Alistair Darling viennent de décider que les bonus seraient taxés à hauteur de 50 % dès qu'ils dépassent les 27 000 euros annuels.
Certes, la Grande-Bretagne est dans une mauvaise passe et son déficit est considérable, mais on remarquera que le premier ministre britannique ne s'est pas posé la question de savoir si ses traders allaient se faire la malle sous d'autres cieux boursiers plus cléments : il a agi !
Prise de cours, la France a réagi pour indiquer qu'elle réfléchissait à un système de ce genre, mais sans préciser le taux de taxation ni la limite minimale des bonus. Souvenons-nous que Nicolas Sarkozy avait argué que taxer les bonus feraient fuir nos meilleurs traders à Londres ou à New York. Cela reste à démontrer, mais l'excuse ne tient plus maintenant, alors il fallait réagir. Ou du moins faire semblant, la grande spécialité de ce gouvernement dès qu'il s'agit de s'attaquer aux gros salaires (le noyau dur de leur électorat).
Méfions-nous donc des effets d'annonce, mais ce serait tout de même un premier pas dans le bon sens.
Le même Nicolas Sarkozy qui nous réinvente la taxe Tobin pour financer l'aide aux pays pauvres dans le défi climatique. Là encore, ce qui était impossible hier devient soudainement parfaitement réalisable. Souvenons-nous en la prochaine fois que l'UMP décrètera une idée impossible sous prétexte qu'elle prend (un peu) d'argent aux riches...
Dominik