Au rayon des petits phrases prononcées par le Chef de l’Etat à Strasbourg, j’ai noté celle-ci : « Il n'est pas question de nous laisser déposséder de notre patrimoine au bénéfice d'un grand opérateur aussi sympathique soit-il, aussi important soit-il, aussi américain soit-il (...) Il n'est pas question que nous nous laissions déposséder de ce que des générations et des générations ont produit en langue française, simplement parce qu'on ne serait pas capables de mobiliser l'argent nécessaire pour faire nous-mêmes un travail de numérisation ».
Voilà une belle ambition. Elle nous impose de relever le défi du « devoir de mémoire numérique ». Et si le Président l’inscrit ici dans le cadre national, elle mériterait d’être posée à l’échelle de l’Europe, tant il est question là, d’un pan de la culture européenne du livre, de la littérature, de l’écrit.
Pour une culture du numérique et un numérique de la culture
Que l’on ne s’y trompe pas, l’enjeu est de taille. De la numérisation dépendront demain la diffusion d’œuvres, la formation d’élites et l’accès à une culture numérique pour tous. Tout cela ne doit-il pas rester l’œuvre du domaine public ?
Bien sûr, il restera aussi le papier, mais la numérisation de millions de livres pourrait être un acte fort et fondateur aussi d’une Europe de la Culture Numérique, c’est sans doute le sens de l’intervention du Chef de l’Etat.
En prenant la mesure de l’importance du numérique, le Chef de l’Etat donne un signe à la communauté des entreprises oeuvrant dans ce domaine. Celles-ci se réjouiront donc des annonces et suivront les mesures avec la passion utile et l'intérêt nécessaire.
STB