En politique c’est comme partout : quand ça veut pas, ça veut pas. C’est ce qui doit se dire ce matin du côté de chez Ségo après ce weekend calamiteux. On a beau être habitué aux rebuffades, à perdre les élections présidentielles ou européennes, à voir ses soutiens politiques ou le leadership du PS s’envoler comme autant de feuilles mortes automnales, il y a des moments où la coupe a une fâcheuse tendance à se remplir plus vite que d’habitude et surtout plus que de raison.
Le pire c’est que, dans ces circonstances, plus on en fait moins ça marche ou, pour paraphraser les Shadoks du regretté Jacques Rouxel, plus on pompe plus il ne se passe rien. Ainsi va la vie publique faite de petites satisfactions médiatiques et de gros râteaux bien mastocs.
Etonnez-vous après qu’il y ait plus d’hommes et de femmes politiques accros au prozac qu’à la (vraie) galette-saucisse.
Surtout à cause des blogs car faire la bise à Josette, serrer la paluche à Marcel, inaugurer des agences postales municipales dans des coins de cambrousse improbables passe encore, mais supporter en plus les lazzis de « Restons Correct ! » et consorts à chaque fois qu’on se prend les pieds dans le tapis électoral, c’est juste pas possible.
Il serait du reste peut être temps de voter une « grande loi » pour les interdire de wouaib, au nom de la Liberté d’expression des pros de la politique.
S’agissant de dame Ségolène tout a commencé samedi soir avec l’échec de Rachel Jeannot à l’élection de Miss France 2010. Pourtant sur le papier, Miss Poitou-Charentes 2009-2010 ne pouvait pas perdre : 23 ans, 1 mètre 73, un diplôme d’Assistante de Direction, l’air éveillé et le soutien des habitants de Civray, la riante localité du le 8-6, ça devait le faire sans coup férir ni réel suspens.
Ben pas du tout, les téléspectateurs de TF1 lui ont préféré cette grande godiche de Malika Ménard : 1 mètre 76 pour 22 ans. En plus elle est étudiante en droit. D’ici à ce qu’on apprenne que c’est une copine de Jean Sarkozy et qu’il y aurait eu des pressions élyséennes sur les médias pour favoriser son élection, nous n’en serions pas vraiment surpris.
A moins que Martine Aubry n’ait encore trouvé le moyen de bourrer les urnes façon congrès socialiste de Reims, juste pour empêcher la présidente Royal de faire l’intéressante à la télé en félicitant la belle Rachel pour son triomphe…
Du coup il ne lui restait plus qu’à se rabattre sur le Modem qui comptait ses ouailles à Arras et n’en demandait sans doute pas tant.
N’écoutant pourtant que son courage et son légendaire sens de l’opportunité politique, la charismatique présidente de Désirs d’Avenir leur a généreusement proposé une alliance dès le premier tour des régionales, avec à la clef la garantie d’avoir quand même une poignée d’élus locaux.
Patatras re-râteau avec, en guise de réponse, une déclaration de Marielle de Sarnez sur le mode touche pas à mes potes !
Fin de non recevoir confirmée quelques heures plus tard par François Bayrou en personne qui, en probable ancien élève des jésuites qu’il est, nous a sorti un chef d’œuvre de casuistique politicienne sur le thème profondément novateur de « l’Arc Central ». Que ceux qui ont compris nous écrivent ça nous aiderait.
S’agissant de l’offre royaliste, il ressort au final que, sans exclure a priori personne, l’immortel biographe d’Henri IV préfère perdre les élections tout seul, dès le premier tour comme un grand…
La morale de cette triste histoire c’est que la politique c’est comme l’élection de Miss France : suffit pas de faire des risettes pour emporter la palme…