À l’initiative de la Région Aquitaine, le projet européen Eco-Camps a travaillé à l’amélioration de la qualité environnementale des campings. Et livre des méthodes d’écoconception sur mesure.
Mené entre novembre 2004 et janvier 2008 dans le cadre dufonds européen Life Environnement, Eco-Camps a associé l’Aquitaine, chef de file du projet, et la fédération régionale d’Aquitaine de l’hôtellerie de plein air (Frahpa). Structuré autour d’un comité technique ralliant le CSTB, l’Ademe et les cabinets conseil Nobatek, IDE Environnement, Global Ingénierie et François Tourisme Consultants, le projet s’est fixé un double objectif : élaborer un référentiel de haute qualité environnementale (HQE) adapté aux campings et développer des méthodes d’écoconception pour les résidences mobiles de loisirs.
Concrètement, cinq campings pilotes ont été sélectionnés ainsi que deux constructeurs, Dassé Constructeur pour les chalets et O’Hara pour les mobilhomes. « Nous avons choisi les campings qui avaient déjà planifié des aménagements (sanitaires, snack-bar, création de piscine ou d’hébergements locatifs…) en privilégiant la diversité de contexte environnemental. Pour les industriels, nous avons eu l’engagement fort des directions de réaliser les études sur deux ans avec un réel impact sur les produits », explique Olivier Hantz, chef du projet Eco-Camps à la Frahpa.
Inspirée de référentiels existants de la HQE (NF Maison individuelle, NF Bâtiment tertiaire et la certification Habitat et environnement), l’approche s’est organisée autour de trois étapes clés, programmation, conception et travaux, systématiquementauditées par le CSTB. La gestion des risques s’est greffée aux quatorze cibles HQE classiques et les réflexions ont porté sur les bâtiments, mais également les aménagements extérieurs, équipements aquatiques et résidences mobiles. « Nous avons veillé à ce que le référentiel soit cohérent avec l’écolabel européen en créant des passerelles pour les gestionnaires intéressés », souligne Sylviane Nibel, du CSTB. En outre, les études d’ingénierie ont approfondi quatre domaines particulièrement sensibles en termes de coût pour les gestionnaires (eau, énergie, matériaux et déchets). « Des solutions comme les chauffe-eau solaires pour sanitaires ou la création d’aires uniques de tri et de stockage des déchets se sont ainsi imposées. En revanche, comme pour d’autres référentiels,
l’usage du bois pose encore des questions », observe Olivier Hantz. La boîte à outils relative à l’écoconception s’est, quant à elle, appuyée sur une analyse de cycle de vie type ESQCV (évaluation simplifiée et qualitative du cycle de vie) enrichie d’une analyse fonctionnelle. « Aujourd’hui, vingt fiches reprennent tout le déroulé », explique Olivier Hantz.
Chez Dassé, cette stratégie a permis d’analyser l’impact des composants (toiture, bois, air intérieur, revêtement du sol et mobilier) et de réduire de 26 % les impacts environnementaux du chalet étudié. O’Hara opère, quant à lui, une modification progressive de sa gamme intégrant les conclusions d’Eco-Camps. « L’analyse fonctionnelle nous a amenés à reconsidérer les différentes fonctions des espaces de vie en allant vers le juste nécessaire, sans augmentation des prix », souligne Bénédicte Gabard, responsable marketing chez O’Hara.
Forte de ces nouveaux outils, la Région, qui a voté en 2006 un règlement d’intervention en faveur du tourisme, a
choisi d’y intégrer un critère d’écoconditionnalité. Et signe actuellement des conventions avec les départements, Gironde en tête, pour assurer le relais financier de l’Europe dans les projets d’aménagement des campings. Au niveau national, la balle est dans le camp de Certivéa, filiale de certification du CSTB, qui réfléchit à intégrer les résultats d’Eco-Camps dans la démarche HQE sur l’hébergement touristique, attendue pour cette année.
Contacts:
1/ Olivier Hantz,Frahpa,
tél. : 05 56 88 33 18.
2/Sylviane Nibel,CSTB,
tél. : 01 64 68 83 01.