Mais il faudra attendre après-guerre pour voir un routier en porter un semblable.
En 1946, le célèbre casse-cou Jean Robic (vainqueur du Tour de France 1947 mais également premier champion du monde de cyclo-cross) est victime d'une sévère chute dans Paris-Roubaix. Il décide alors de ne plus quitter son emblématique caque à boudins qui lui vaudra le surnom de "tête de cuir".
Pourtant, aux Etats-Unis, dés les années 70 apparaissent des casques d'un nouveau genre, inspiré des casques de moto.
Ainsi, en 1975, Bell distribue le premier casque en polystyrène expansé.[1]
Dans le même temps, en Europe, il n'y a a guère qu'aux Jeux Olympique qu'on croise des cyclistes casqués.
Avec l'arrivée en Europe des coureurs américains, on voit apparaitre dans le peloton des lunettes et des casques d'un nouveau genre, donnant parfois aux cyclistes des airs de héros de science-fiction, ou de militaires fluos !
Progressivement, la technologie permet la construction de casques plus confortables, mieux ajustés et pas uniquement réservés aux contre-la-montre. Au début des années 90, le casque Giro (recouvert d'un tissu en lycra) fait son apparition dans le peloton professionnel. D'autres fabriquant, comme Specialized, l'imitent et se lancent sur ce nouveau marché.
Début 1991, l'UCI souhaite donc en imposer le port aux professionnels. Pourtant, dans les ascensions, les cyclistes ont gardé l'habitude de les ôter. Sur Paris-Nice, Francis Moreau est mis hors-course pour avoir enlever le sien. En guise de protestation, le peloton roule cheveux au vent, forçant l'UCI à faire machine arrière.
Mais dans certains pays, l'obligation de porter un casque reste en vigueur. En juillet 1995, Jacky Durand est pénalisé pour avoir ôté le sien lors de l'étape du Tour Charleroi-Liège.
Rendu obligatoire chez les cadets, le casque devient une habitude lorsque ceux-ci passent professionnels. Quelques irréductibles anciens conservent cependant leurs casques à boudins, qui disparaitront en 2002 avec la retraite d'Andreï Tchmil.
Le décès en course de Fabio Casarteli en 1995, puis celui d'Andrei Kivilev en 2003 relancent le débat sur le port du casque[2].
Finalement, le 5 mai 2003, l'UCI rend obligatoire le port du casque.
Par la suite, l'innovation continue, rendant les casques plus légers, plus esthétiques et plus sûrs (afin de préserver le cerveau, ils se déforment en cas de choc). Mais les fabricants jouent également sur les gadgets : on intègre la visière des lunettes, ou bien l'oreillette. Coté décoration, la mode sera, un temps, à la personnalisation (façon pilote de F1), comme le lion dessiné sur le casque de Cipollini, ou le grillon sur celui de Paolo Bettini. En 2006, Laser offre à Boonen et Bettini un casque orné d'or et d'un diamant, estimée à 7000 euros.
Et vous, votre casque, il est comment ? N'hésitez pas à aller visiter le site Jeporte1casque.com.
Notes
[1] Bell Helmets