Pierre Moscovici, nouvelle tête pensante officielle du PS

N’en déplaise à l’UMP, le PS combat pied à pied le gouvernement à l’Assemblée mais pas seulement. Martine Aubry a entrepris de rallumer les chaudières du paquebot Solférino afin de mettre un terme au dangereux surplace idéologique du Parti Socialiste. Bombardé chef mécanicien par la capitaine Martine, Pierre Moscovici a la lourde charge de faire tourner les machines dans l’objectif de fournir rapidement un corpus idéologique rénové, restructuré, adapté à un monde en pleine mutation. “Enfin le travail idéologique fondamental se lance à plein” dans le PS, a déclaré ravi le député du Doubs lors d’un point de presse.

Objectif 29 mai 2010. A cette date, le PS tiendra une convention nationale sur le nouveau modèle de développement. Secrétaire national en charge du projet, Pierre Moscovici veut en faire un socle pour 2012. Une matrice idéologique mais pas encore le projet présidentiel du PS. Le catalogue des propositions interviendra ultérieurement. “Il nous restera un an et demi pour élaborer les axes programmatiques à partir de cette matrice” et “il faut laisser au candidat la capacité d’élaborer son projet” a précisé l’intéressé.

Pierre Moscovici n’entend pas pour autant faire table rase du passé. Au contraire, l’ancien ministre de Lionel Jospin entend approfondir la déclaration de principes (largement portée par Alain Bergounioux) adoptée en 2008 par le PS. “Il faut aller plus loin, dans la vision, la cohérence“, a-t-il souligné.

Au niveau de la méthode, Pierre Moscovici présidera un comité de pilotage épaulé d’un conseil scientifique. Pour rentrer dans le détail, 13 ateliers sont prévus autour de trois thèmes: “un nouveau modèle d’éco-développement au service du progrès”, “relancer le progrès social”, “réhabiliter l’intervention publique”. Le texte final de synthèse sera présenté en Bureau national fin mars avant de l’être, un mois plus tard, aux militants. La procédure s’achèvera le 29 mai 2010 par un vote sur le texte lors d’une convention nationale.

La procédure est marquée par une volonté de rupture. La synthèse oui,la confusion non. “Je vais aider à former un compromis”, promet Pierre Moscovici, conscient que, “le pire serait d’aboutir à un gloubi-boulga confus”.

Pas de consensus mou, pas de réchauffé non plus. Les préoccupations environnementales,le rôle de l’Union Européenne, les relations Nord-Sud devraient marquer une ouverture de la future matrice au monde et la fin d’un repli idéologique hexagonal.

Dans une tribune signée sur le site Slate.fr , Pierre Moscovici invite à “faire évoluer notre façon de lutter contre le changement climatique” et de rappeler que “la définition d’un nouveau modèle de développement social, économique et écologique, objet de la Convention nationale du Parti socialiste“, “sera pour nous un rendez-vous décisif afin de reconquérir la crédibilité et la confiance des Français“.