Identité nationale: où sont les députés UMP? absentéisme à l’Assemblée Nationale

Publié le 10 décembre 2009 par Baptiste_l06

Le débat sur l’identité nationale essai d’être omniprésent – aidé par la récente actualité avec le vote des Suisses contre les minarets: BFM TV, RTL, Le Monde, etc. tous parlent de ce fameux débat, dit « passionné »…et pourtant! RTL titre: « même les parlementaires UMP boycottent ou trainent les pieds » alors même que l’initiative prise par Eric Besson sur l’identité nationale est « une fierté pour lui ».

Alors se débat initié par l’UMP passionne-t-il réellement? A en croire le désintérêt des députés UMP, non. La réponse en vidéo…


Identité nationale: où sont les députés UMP?
par Baptiste_L06 - Bien que dans ce cas précis, il n’y avait pas de vote nécessaire, il en reste que nous marchons quand même sur la tête. Je m’explique: ceux qui initient ce débat, qui craignent que celui-ci soit repris par le Front National, qui sont garants de la représentation du peuple, sont les premiers absents?! (dans l’article du Monde, on reconnaitra éventuellement le « principe d’inversion » (1), ce qui nous permettrait de lire et comprendre: « Sarkozy souhaite ardemment que le FN confisque le débat sur l’identité nationale ») L’absence de député de l’hémicycle me m’affecte toujours autant pour de multiples raisons dont l’une des principales est la volonté de respecter au mieux leur fonction ainsi que de servir au mieux le peuple.

La présence des députés à l’assemblée nationale est elle obligatoire ? Comment les présences/absences sont-elles gérées?

Non, la présence n’est pas obligatoire. De manière plus détaillée: http://www.assemblee-nationale.fr/connaissance/reglement.asp La présence en commission, aux articles 38 et 42: le premier alinéa de l’article 42 précise que « La présence des commissaires aux réunions de commission est obligatoire ». Un relevé des présences en commission figure sur le Journal officiel Lois et décrets, dans la rubrique « Informations parlementaires ; – Membres présents ou excusés » ; La présence en séance publique, à l’article 162: il n’existe pas de tableau de présence des députés en séance publique, pour les députés de la XIIe législature comme pour leurs prédécesseurs. Au mieux, on peut se reporter au compte-rendu intégral des débats http://www.assemblee-nationale.fr/12/debats/index.asp, mais par définition, dans le compte rendu ne figurent que les députés qui se sont exprimés au cours d’un débat parlementaire, ce qui peut donner une vision tronquée de la présence de députés dans l’hémicycle, notamment si l’on considère par exemple les séances de questions au Gouvernement. Il n’y a donc pas moyen de savoir, sans faire soit-même une statistique partielle qui prendra plusieurs jours, si un élu a été présent à 30% ou 80% des séances sur un an.

La présence et l’absence des députés en images

Je vous propose de « rire » un instant, en comparant deux images. L’une correspond à la « théorie », l’autre à la « pratique ». Voilà ce que l’on nous vend sur le site gouvernemental de l’Assemblée Nationale: http://www.assemblee-nationale.fr

La soit-disante présence des députés à l'Assemblée Nationale - http://www.assemblee-nationale.fr/i/slide2.jpg

A présent, voilà un exemple parmi tant d’autres de ce que je constate dans la réalité, dans la pratique:

Absence des députés de l'Assemblée Nationale

Pourquoi l’absentéisme ?

Une piste de réponse est: ne pas se rendre à l’assemblée nationale permet de ne pas avoir à voter une loi lorsque l’on n’est pas d’accord avec, sans le dire ouvertement. L’absentéisme reste la seule défense des députés de la majorité pour ne pas voter les lois qu’ils désapprouvent. Une autre piste parmi tant d’autres serait que pendant que les députés ne « perdent » pas leur temps aux sessions, ils peuvent s’investir dans un autre travail comme Maire ou Conseil régional par exemple, ce qui leur assure un confortable revenu supplémentaire. Nous débordons alors sur les fameuses polémiques de cumul des mandats. J’ai pu lire aussi que l’absentéisme n’était pas vraiment une mauvaise chose, c’était peut être même nécessaire! En effet, par exemple Samuel Le Goff commence son argumentation en expliquant que trop de députés dans l’hémicycle entrainerait un trop grand « brouhaha » qui stériliserait les débats. Il évoque aussi la spécialisation des députés, c’est à dire qu’un député qui ne connait que trop peu de sujets n’a pas lieu de s’exprimer. Enfin, il justifie l’absence par le fait que « la séance publique, c’est la partie visible de l’iceberg, mais ce n’est que l’aboutissement d’un processus ». Je réagirais donc en commentant ces trois points. Premièrement, le nombre de députés: si le nombre de députés dans une seule pièce pose problème, pourquoi ne pas les faire débattre et voter par « groupes variables » dans des pièces séparées? ou de manière plus large,  pourquoi ne pas prendre les mesures nécessaires afin qu’un débat dynamique et fluide s’instaure? Deuxièmement, par rapport à la spécialisation: cette réflexion est intéressante mais occulte complètement l’aspect représentatif et démocratique d’un débat et d’un vote.  Est-ce que cette remarque de « je ne suis pas spécialiste, donc je n’ai pas le droit à la parole » règne en maitre à l’hémicycle? Est-ce vraiment la conception de notre démocratie? Troisièmement et pour finir, sur les séances publiques: le travail serait-il effectué en amont, ne laissant que chaises vides en aval? Pourquoi ne pas plus montrer le travail en amont afin de constater de l’investissement réel des députés plutôt que de ne laisser qu’une image fantomatique? Une certitude, l’absentéisme fait grincer des dents et pousse certains à se poser la question: combien coute un député?

Combien nous coute un député?

D’après journaldunet, un député gagne 5.177 euros nets par mois. A ce revenu, s’ajoute une « indemnité représentative de frais de mandat ». Ils disposent aussi de leur propre caisse de retraite, leur assurance chômage. En plus de ces indemnités personnelles, les députés disposent d’un pécule pour rémunérer leurs collaborateurs. Fixé à 8.949 euros par mois, ce crédit peut financer quatre postes d’assistants parlementaires. D’après une autre source, Maât’s, voici un fichier .pps illustrant la rémunération des députés français. (1) A titre d’exemple, pour mieux comprendre et pour faire simple et court: c’est un peu comme la stratégie de la société Karcher, juste après la polémique du président. Une fois cette polémique légèrement éteinte, la société s’est de nouveau manifestée en disant grossièrement « arrêtez de parler de nous ». Il fallait en effet lire et comprendre: « reparlez encore un peu de nous ».