Après le très synthétique Aerius Light et les hymnes daft-punkiens ultra-saturés de Trop Laser, le kid parisien DatA, tout juste 22 ans, revient avec un troisième maxi, Rapture. Pour ce projet, qui annonce la venue d’un album courant octobre, David Guillon, c’est son nom, s’est associé à Sébastien Grainger, chanteur habité et torturé des Death from above 1979, groupe aujourd’hui splitté. Sans s’emporter et verser dans l’emphase, le résultat de leur travail est tout à fait jouissif, sorte d’électro-disco pêchue et lyrique que ne renierait pas Michael Sembello, interprète du tube du long-métrage culte et kitsch Flashdance. Du genre à vous faire dodeliner de la tête frénétiquement en bagnole en avalant les kilomètres, ou à vous faire hurler dans le brouhaha d’un club surbondé. Mais avant tout, il s’agit là d’un son éminemment contemporain, fruit une nouvelle fois de la réappropriation de l’héritage des 80’s et de son mariage avec les technologies électroniques du 21e siècle.
Je ne sais si Rapture augure du LP à venir, quoiqu’il en soit, en tant que « single », il fonctionne parfaitement. Orgie de synthétiseurs, beat fiévreux et voix haute perchée totalement anachronique s’accomodent à merveille pour s’incruster dans les méandres de votre petite cervelle. Et par là, réveiller le fluo-kid qui sommeille en vous. C’est efficace, catchy et même les non-anglophones retiendront aisément les paroles simplissimes et passionnées de Sébastien Grainger. Un solo de guitare ponctue le titre et nous renvoie aux plus belles heures du hard rock des années 90. Pas d’hésitation, enfilez vos collants d’aérobic façon Véronique et Davina ou votre blouson simili-cuir de teenager branchouille et laissez-vous cueillir par la frénésie de DatA. Rapture ne fera certainement pas date dans l’histoire de la musique mais, comme son nom l’indique, vous procurera un joli moment d’extase. Le corps transcendé et la tête légère.
A noter, deux remixes, très honnêtement sans grande valeur ajoutée, accompagnent le titre de DatA.
En bref : Une réappropriation excitée et tapageuse de la disco-pop synthétique des 80’s, lorsque “Maniac” s’acoquine avec Moroder, Daft Punk, Chroméo et, l’instant d’un solo de gratte, Metallica.