Schumann, en 1841, écrit une Phantasie pour piano et orchestre, conçue selon ses propres termes comme « un juste milieu entre symphonie, concerto et grande sonate». Cette Phantasie deviendra, quatre ans plus tard, le premier mouvement de son concerto. En 1845, il y greffe un intermezzo et un finale, ses éditeurs trouvant un concerto plus commercialisable qu'un simple Allegro.
Le concerto n'eut pas un succès immédiat, n'ayant pas été conçu comme un morceau de bravoure. Schumann, avec la main droite endommagée depuis 1832, s'est écarté de toute virtuosité démonstrative dans ses œuvres. Il a d'ailleurs confié dès 1839 à Clara : « Je ne peux pas écrire de concerto de virtuose ; il faut que j'imagine autre chose ».
Après le concerto en la mineur, il écrira encore deux autres pièces pour piano et orchestre : l'Introduction et Allegro appassionato (Op. 92) et l'Introduction et Allegro concertante (Op. 134).
Ce concerto pourrait avoir servi de modèle à Grieg pour son propre concerto, dont la tonalité, du reste, est identique.
Les trois mouvements de la pièce s'intitulent :
- Allegro affettuoso
- Intermezzo : Andantino grazioso
- Allegro vivace
La valeur lyrique de ce concerto a souvent été soulignée. La richesse thématique, notamment, en est remarquable.
Plus intimiste que ceux de Chopin ou de Liszt, par exemple, moins brillant, peut-être, que ceux de Brahms, il n'en demeure pas moins un chef-d'œuvre de la confidence romantique. Le dialogue piano/orchestre du finale, notamment, est un modèle du genre.
L'œuvre dure une trentaine de minutes.