Te souviens-tu, ma cousine aimée, de nos ris enfantins, dans cette case tomi de la Saline ? Seul le vent marin rafraîchissait nos nuits, et l'hiver, nous nous faisions couvertures de nos corps innocents. Quelques voitures passaient dans les chemins de sable. Des grosses clims bourdonnaient sur les murs des bâtis blancs des administrations. Nous étions loin de penser, alors, que le chaud et le froid seraient un jour au coeur de la survie du monde.
Pour l'heure, c'est la chaleur de ton île qui te manque. Et moi, dans mes nuits bercées de fraîcheur artificielle, l'absence de ton sourire m'est si cruelle que mes rêves m'emportent auprès de toi. Je t'enverrai des letchis pour Noël. N'attrape pas froid au coeur.
François GILLET