Une nouvelle fois l’attention doit être attirée pour combattre ceux qui voudraient que la Loi reconnaisse le droit de mettre fin à la vie d’autrui, sous des prétextes bien sûr enrobés d’humanisme compassionnel.
Une actualité récente nous permet de revenir sur ce débat, par ailleurs relancé épisodiquement et souvent de manière véhémente dans ses formulations.
L’actualité c’est l’histoire de Rom Houben : «Je criais, mais aucun son ne sortait», a-t-il raconté avec son ordinateur au magazine allemand Spiegel. «Je n’oublierai jamais le jour où ils ont finalement découvert ce qui n’allait pas, ça a été ma seconde naissance».
J’entends déjà les mises au point de ceux qui oseront dire que cet individu n’entre pas dans la case de ceux pour lesquels ils défilent en réclamant la seringue. Ils auront oublié également l’affaire du pompier américain …
Ils oublient tout ce qui gêne et en particulier les balbutiements de la médecine, ses multiples erreurs d’apprécaiation que le temps et l’expérience réparent mais lentement.
J’ai raconté ici l’histoire de Z … vécue personnellement. Z se ballade maintenant avec ma montre! Après un coma prolongé qui désespérait tous mes confrères; un jour, pourtant, il sort de sa stupeur… Les choses s’améliorent très vite. Il quittera la réanimation sans me connaître, pour la rééducation … Puis pour la vie… Une vie qui continuera d’être addictive et pleine de risques. Il a repris les choses là ou il les avait laissées!
L’euthanasie est un problème trop complexe pour les défilés. Essayons une minute de nous mettre à la place de cet invalide qui entend autour de lui ses proches discuter d’euthanasie alors qu’il essaye de tout faire pour communiquer ! La vrai “torture” venait aussi des autres, de ceux qui parlaient doctement de sa mort envisageable, comme d’une délivrance. Ne nous prenons pas pour des “Dieux”, n’essayons pas de nous substituer à l’autre, de nous faire juge de ses besoins, laissons un peu de chance à la chance et au hasard mystérieux.
Certes, la souffrance doit être soulagée et le plus complètement possible. Des moyens simples, peu onéreux, existent et doivent être utilisés. Ils peuvent, c’est vrai, accélérer un processus morbide; ils doivent être mis en oeuvre en plein accord avec le patient ou sa famille. Ce soulagement peut souvent s’apparenter à une forme passive d’euthanasie mais n’a rien à voir avec l’exécution programmée et ne réclame pas de légiférer.
“Les réponses aux questions sont difficiles, parfois ambiguës. Mais elles ne doivent pas se résumer en une formule lapidaire issue d’une loi. L’euthanasie active, la mise à mort, n’est pas la bonne réponse. Elle est trop simpliste. N’est-elle pas plutôt une réponse que nous nous faisons à nous-mêmes, en bonne santé, pour nous éviter de regarder en face le spectacle de la mort des autres, tout en nous donnant bonne conscience ?”
Certains en regardant les photos de Houben (elles sont ici volontairement pour interpeller et je suis certain choquer certains), en lisant la difficulté de sa nouvelle vie, diront : mais quelle vie ! Est-ce humain ? Figurez-vous qu’il n’a pas envie de mourir et ça peut parfois être humain ! C’est son affaire, pas la vôtre ni celle du législateur.
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