Le monde politico-médiatique, avec un bel ensemble, s'extasie devant l'astuce de Barack Obama et de Lisa Jackson [photo ci-contre en provenance du site
de l'EPA ici], nommée par lui Administrator de cet organisme étatique, pour mettre hors jeu les
représentants du peuple américain qui ne veulent pas voter une loi contraignante sur les émissions de gaz à effet de serre.
Quand le peuple vote mal, ou quand ses représentants ne veulent pas se soumettre, les dictateurs passent outre et décrètent. C'est ce que menace de faire ce grand
démocrate de président américain, avec l'appui de l'EPA, l'Agence de protection de l'environnement.
Dans son édito, paru hier dans 24 Heures (ici), Philippe
Dumartheray est aux anges :
"L'Amérique est de retour. Sur un sujet où elle n'était pas très attendue, celui du climat [...].
En faisant intervenir l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) dans le grand jeu de cette bataille climatique, Barack Obama a très subtilement manoeuvré. Sur le plan
intérieur, il peut maintenant faire face au Congrès avec des arguments de poids. Il pourra tenir un discours plus ferme aux parlementaires proches des milieux du charbon ou du pétrole. En
substance, soit vous travaillez avec nous, soit l'administration se servira de l'Agence de protection de l'environnement pour imposer de nouvelles réglementations. Avec comme argument choc, celui
de mieux veiller sur la santé des américains".
Si Philippe Dumartheray parle d' "un bien joli coup de pouce" reçu par la Conférence de Copenhague, Luis Lema parle,
dans Le Temps (ici), de ""coup de force" d'Obama sur le climat". Certes il y met des guillemets pour en atténuer la portée, mais c'est bien d'un véritable coup de force, avoué,
qu'il s'agit. Luis Lema se fait de plus le relais du maître-chanteur qui se cache derrière l'EPA :
"[La] volonté de régulation de [l'EPA], en s'appliquant de manière frontale, coûterait beaucoup plus cher aux entreprises sommées de s'y plier."
Les représentants du peuple américain ont donc intérêt à obtempérer s'ils ne veulent pas que l'addition ne soit bien plus sévère pour les entreprises américaines sous forme de
réglementations accablantes et arbitraires.
Le Matin, lui (ici), parle de "premier
geste" des Etats-Unis et se réjouit :
"Les conclusions de l'EPA marquent une avancée historique dans un pays qui n'a jamais ratifié le protocole de Kyoto".
Bref tous ces journalistes sont contents. Enclins à jouer les moralistes et les démocrates sourcilleux, ils ne voient même plus, en l'occurrence, qu'il s'agit d'un chantage, doublé
d'un oukaze.
Quelle est l'astuce employée par l'EPA ? En préambule elle communique le 7 décembre 2009 :
"After a thorough examination of the scientific evidence and careful consideration of public comments,
the U.S. Environmental Protection Agency (EPA) announced today that greenhouse gases (GHGs) threaten the public health and welfare of the American people. EPA also finds that GHG emissions
from on-road vehicles contribute to that threat".
Ce qui en français veut dire :
"Après un examen approfondi de preuves scientifiques et une étude soigneuse de commentaires, l'EPA a annoncé aujourd'hui que les gaz à effet de serre
menacent la santé publique et le bien-être du peuple américain. EPA trouve aussi que les émissions de gaz à effet de serre des véhicules routiers contribuent à cette menace".
L'EPA justifie ensuite cette annonce tonitruante, et politique, par tout ce que la propagande totalitaire de l'écologie politique nous martèle tous les jours depuis des
mois, voire des années (voir mon article Les "climato-sceptiques" ne
doivent pas désespérer Copenhague ) et qui, par sa répétition, deviendrait vérité, comme par enchantement.
La santé publique et le bien-être du peuple américain seraient ainsi menacés par des prévisions climatiques catastrophiques qui font pourtant de moins en moins l'unanimité
des scientifiques, hormis ceux du GIEC, éclaboussés par le Climate Gate (voir mon article Le "climate-gate" pourrait donner raison aux sceptiques du climat ) et
stipendiés par les Etats, aux frais de leurs contribuables.
L'EPA se propose donc d'imposer des réglementations qui ne reposent que sur des allégations sans preuves, contrairement à ce qu'elle affirme effrontément, pour justifier son
diktat. En effet les catastrophes annoncées sont hypothétiques, disproportionnées, alarmistes. La covariation du CO2 et de l'augmentation de la température moyenne de
l'atmosphère - dont la mesure est d'ailleurs problématique - est sujette à caution, et ne prouve rien. Quant aux autres gaz à effet de serre, hormis la vapeur d'eau, ils ont de très
faibles concentrations dans l'atmosphère, si l'effet de serre de certains est beaucoup plus efficace que celui du CO2.
Sans les catastrophes prédites par des modèles climatiques que l'observation contredit, il serait difficile de mettre au banc d'infamie les gaz à effet de serre et l'effet de serre lui-même. En
effet, si les oxydes d'azote, cités par l'EPA, et l'ozone, non cité par l'EPA, sont des gaz à effet de serre
toxiques, qu'il convient de combattre et contenir, les autres gaz à effet de serre, tels que la vapeur d'eau - qui est le plus important, mais
que l' EPA ne cite pas -, le dioxyde de carbone, le méthane, les hydrofluorocarbures, les
perfluorocarbures, l'hexafluorure de soufre, ne le sont pas. Quant à l'effet de serre lui-même il est difficile de le mettre en cause puisque
sans lui la température sur Terre serait glaciale.
Reposant sur une imposture scientifique, l'astuce de l' EPA, pour imposer la réduction massive, arbitraire et coûteuse, des émissions de gaz à effet de serre, est une imposture
de plus.
Francis Richard
Nous en sommes au
508e jour de privation de liberté pour Max Göldi et Rachid Hamdani, les deux otages suisses en
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