
par Yves Boisvert
La Presse
Ce qu'il y a de bien avec les scandales sexuels, c'est qu'ils sont l'occasion de faire de l'éducation populaire.
Quand Bill Clinton a eu des ennuis, on a appris qu'une fellation est bel et bien une relation sexuelle.Ah ben torrieu. Tu parles d'une affaire !
Avec Tiger Woods, c'est encore mieux parce qu'il n'y a aucune conséquence politique. On peut donc se concentrer sur l'essentiel : le sexe.
L'autre soir, à la télé, il y avait deux sexologues pour nous aider à explorer les recoins sombres de la sexualité masculine, tellement débridée.
Débridée, débridée, n'exagérons rien. Comparée à la sexualité des punaises de lit, celle de l'homme est d'un ennui ! J'ai entendu ça l'autre soir à l'émission de Jacques Languirand, en roulant vers un aréna.

Je me demande ce que je ferais sans Languirand les samedis soir pas de hockey en roulant vers l'aréna. Qui d'autre pour nous entretenir de Dieu, de l'incertitude, d'Einstein et de la sexualité des punaises de lit?
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Tout cela a bien plus à voir avec le pouvoir qu'avec l'ère pornographique. Sauf pour ceci : cette soif sans précédent d'épanchement pornographique et médiatique. Il faut qu'elles et ils le disent, qu'on les écoute, qu'on en rajoute.
Une fois bien informé sexuellement parlant, j'ai éteint la télé et je suis retourné aux Antimémoires de Malraux. Il se demandait il y a 40 ans si notre «civilisation de la science» ne risquait pas, faute d'une culture pour «s'opposer aux puissances du sexe et de la mort», de devenir «l'une des civilisations les plus soumises aux instincts et aux rêves».
On y est presque, à quelques verges près.
Source La Presse