Actuellement en vadrouille à Stockholm avant de recevoir son prix Nobel de littérature, Herta Müller continue ses conférences et interventions, avec hier une exhortation à la sévérité de la part des pays occidentaux à l'égard de la Chine. Un pays loin, bien loin encore d'être démocratique, estime la lauréate de 56 ans. Selon elle, les droits de l'homme ont été négligés dans cette région depuis trop longtemps. Pour preuve, la persécution des dissidents, qui « n'a rien à voir avec de la démocratie », rapporte l'AP.
Elle-même en connaît un rayon sur le domaine, puisque le régime de Nicolas Ceauşescu ne l'a pas épargnée : la dictature qu'il aura imposée en Roumanie, durant vingt ans d'oppression communiste aura même été à l'origine de son écriture et de son désir d'écrire. Refusant de devenir une informatrice, elle subira les persécutions inhérentes à ceux qui n'ont pas collaboré...
Pour ce qui est de la Chine, « qui prétend être sur la voie de la démocratie », Herta est formelle : on n'en a pas atteint la moitié, ni même le quart, « pas même un dixième », conclut-elle. « J'ai fait l'expérience de l'angoisse de cette oppression. C'est émotionnel, cela me dérange, me met en colère. »
Et cette situation de fait provient largement de ce que l'Occident ne se montre pas assez ferme avec les dirigeants chinois. Si l'Ouest se montrait moins consensuel, alors les autorités seraient plus contraintes à envisager un changement. Ajoutant que l'approche actuelle, diplomatique et amicale ne contribuera en rien à accompagner la Chine vers la voie démocratique. Bien au contraire.
Demain, le roi de Suède lui remettra son prix Nobel au cours d'une cérémonie où les lauréats de médecine, de chimie, de physique et d'économie seront également récompensés. Barack Obama lui-même sera présent pour recevoir son prix Nobel de la paix... juste avant d'envoyer 30.000 soldats de plus et d'assurer en même temps un retrait des troupes en juillet 2011...
Un an avant les nouvelles élections présidentielles....