Magazine France
La communication sur le vaccin contre la grippe H1N1 occupera les cours de communication pendant de nombreuses années. Le vaccin de la peur deviendra-t-il le vaccin du scandale ?
Roselyne Bachelot n'est manifestement pas parvenue à installer la confiance face à une perspective de crise sanitaire.
A l'opposé, plus la Ministre communique, plus elle installe le vaccin concerné dans une zone de turbulences irrationnelles.
C'est une situation surprenante. Comment l'expliquer ?
Probablement, parce que la communication est déconnectée des questions majeures des citoyens.
Leurs questions sont les suivantes :
- pourquoi la France a-t-elle commandé 10 % du total des vaccins (si ce chiffre est exact) ?
- pourquoi un formulaire demanderait-il d'abandonner toute perspective de poursuite dans l'hypothèse de complications (si ce formulaire existe réellement) ?
- pourquoi avoir choisi une méthode qui fait que les titulaires de convocations ne veulent pas se faire vacciner alors que des volontaires pour être vaccinés ne le peuvent pas faute de convocation ,
- A ce rythme de vaccination, les derniers convoqués ne le seront-ils pas une fois le danger passé ?
- Les autorités techniques qui occupent le pouvoir d'expertise sont-elles libres de toute relation avec des laboratoires influents ?
A force de ne pas vouloir entendre les questions posées par l'opinion, cette dernière a laissé prévaloir les explications les plus négatives sur chaque question.
Le vaccin de la peur était né.
De là à muter en vaccin du scandale, la frontière est fragile ...