On dit un peu partout qu'Henri Guaino est de plus en plus isolé à l'Elysée (voir, notamment le papier du Monde sur le départ d'Emmanuelle Mignon de l'Elysée). Je ne sais pas si c'est vrai, mais il a en tout cas perdu beaucoup de son brio s'il est bien, comme on le dit, l'auteur du pensum sarkozien publié hier dans Le Monde (Respectez ceux qui arrivent, respectez ceux qui accueillent).
Cet article sensé réagir aux dérapages répétés des débats sur l'identité nationale est l'exemple même de la mauvaise dissertation : platitude sur truisme, idée générale inconsistante, sujet pas traité On ne sait d'ailleurs meme pas de quoi son auteur parle : des minarets? de la Suisse? de l'Islam? de la tolérance? C'est tellement filandreux et mou que l'on n'a meme pas envie de critiquer.
Ce ratage n'est évidemment pas un hasard. Le gouvernement a ouvert avec ces débats une boite à Pandore et la votation suisse l'a un peu plus encore mis dans l'embarras. Il ne sait comment s'en sortir sans, d'un coté, désespérer ces électeurs de la droite profonde qu'il veut séduire ni, de l'autre, se couper complètement de ces électeurs musulmans qui ne sont probablement pas moins nombreux. La difficulté est d'autant plus réelle que Nicolas Sarkozy est l'un des premiers politiques à avoir vraiment pris la mesure de la diversité de la société française et à en avoir tiré des conséquences positives. Mais il arrive qu'à vouloir être trop habile on se prenne les pieds dans le tapis.