Un producteur français, à l'affût de croustillants scénarios, reçoit un cinéaste libanais dans son bureau. « Je veux faire une comédie ! », annonce le jeune réalisateur. Mais il n'aura pas le temps d'en dire beaucoup plus...
"Une comédie, Beyrouth ?", réplique le producteur. «Mais Beyrouth, c'est une tragédie... c'est la guerre, le viol , les meurtres, le sang, les bombes, les Syriens, les Iraniens, les Américains, le Hezbollah, Israël, les Palestiniens, Arafat, les massacres.... ». En fait, le dit producteur s'est déjà fait son film dans sa tête - à l'image des mille et un clichés qui circulent sur le pays du Cèdre : une histoire d'amour entre un chrétien et une druze, qui se finit en « bloody end » - le père égorge sa fille ... et le fiancé s'improvise kamikaze.
Il a même choisi la musique : celle de Oum Kalthoum - « Mais elle est égyptienne.... », cherche désespérément à corriger le réalisateur -. Et le décor, aussi : la banlieue chiite du Sud, avec ses « preneurs d'otages », comme dans les années 80 ! Ah, et puis, fan de hommos - la purée de pois chiche libanaise -, il verrait bien, tant qu'à faire, dans la myriade de confessions qui composent le Liban, l'introduction d'une nouvelle communauté : les « hommissites »...
Cette histoire, au cœur du dernier mini-court métrage de Claude El Khal, « Ecce Hommos », est une véritable parodie sur tous les « a priori » qui touchent au Liban. Un must à regarder ! (cliquez ici pour voir la vidéo). A la fois sarcastique et divertissant. En plus, ça ne vous prendra que 6 minutes...