Le problème c’est que du coup, tous ceux qui ne sont pas de cette génération, et il y en a quand même pas mal, semblent assez largement mépriser l’affection que l’on puisse attacher à certains de ces acteurs, même lorsque les fluctuations de projets et la montée en force de jeunes cinéastes les voient s’afficher dans des productions bénéficiant d’un standing auxquels il ne nous avaient plus habitués.
Moi, j’aime bien Christophe Lambert. Ce n’est pas une phrase qui se lit souvent, mais je
Pourtant sont arrivées les années 90, et avec elles, la crédibilité artistique de Lambert a volé en éclats. Des suites ratées de Highlander, des séries B aux scénarios éculés, des comédies françaises avec des chiens et Richard Anconina, et bientôt, avant que l’on s’en rende compte, Christophe Lambert était cantonné aux thrillers soporifiques pour le marché DVD. Et si d’aucuns pourraient arguer que moumoute et moustache lui allaient à ravir dans ce monument de série Z qu’est Vercingétorix, il faut bien l’admettre, Lambert semblait prendre un malin plaisir à faire les mauvais choix de carrière. D’ailleurs il a longtemps dit lui-même qu’il faisait du cinéma pour s’amuser (on ne l’en blâmera pas, mais n’y avait-il donc que sur ces films-là que l’on s’amusait à l’époque ?).
Et voilà, celui que les américains appellent Christopher Lambert semblait bel et bien fini. D’autant que l’autre raison qui forçait le respect envers le bonhomme était finie, puisqu’il avait divorcé de Diane Lane…
Alors oui, depuis il a encore tourné des direct-to-DVD pourris, il joué dans le gros nanar de Sophie Marceau La disparue de Deauville, et en ce moment il parait même qu’il tourne un film d’aventures avec une princesse, une sorcière, des guerriers, Kevin Sorbo – oui oui, le Hercule télé des années 90 – et un budget de 1 million de dollars (des clopinettes). Non Christophe Lambert n’est pas un comédien 100% fiable. Des daubes il en a tourné des tonnes, et en tournera encore sûrement à l’avenir.
Mais il vient aussi de tourner avec Isabelle Huppert sous la direction de Claire Denis, White
La route est encore longue avant que Christophe Lambert redevienne un nom respecté sur grand écran, détaché des ricanements qui peuvent encore l’accompagner. Mais en attendant, moi, je continuerai à aller voir ses films en salles, dans l’attente. L’attente d’un sursaut. Je suis peut-être le seul à attendre. Mais j’ai l’habitude.