Je regardais tes yeux,
Etant tout jeune et sage.
Et toi, tu m’effleuras
La bouche d’un baiser.
(Les montres ont toujours la même cadence
Les nuits les mêmes étoiles.)
Mon coeur s’épanouit
Tel la fleur au soleil
Pétales de luxure
Etamines de rêve.
(Les montres ont toujours la même cadence
Les nuits les mêmes étoiles.)
Chez moi je sanglotai
Comme un prince de fable
Pour la bergère d’or
Qui s’en fut des tournois.
(Les montres ont toujours la même cadence
Les nuits les mêmes étoiles.)
Je m’éloignais de toi
(Je t’aimais en secret.)
J’ignore comment sont tes yeux
Tes mains ou bien ta chevelure,
Mais il me reste sur le front
Le papillon de ton baiser.
(Les montres ont toujours la même cadence
Les nuits les mêmes étoiles.)
(Federico Garcia Lorca)
Illustration