n°29 : Christina Aguilera feat. Redman - Dirrty (2002)
1999 : à quelques mois d'écarts, deux lycéennes allumeuses deviennent les popstars les plus médiatisées de l'année, avec un leitmotiv quasi-immédiatement adopté par la presse de qualité genre Star Club (que je ne lis pas du tout, hein) (non, vraiment pas) (non, j'ai dit) : leur rivalité.
Trois ans plus tard, Britney Spears est toujours vierge (mais bien sûr) et continue de balancer de la ritournelle dance au climat hyper positif, malgré une petite pochade sexy sortie en 2001 et intitulée "Je suis ton esclave dans une bacchanale transpirante où je porte un string rose fluo par dessus mon jean en soupirant lascivement au milieu de cinq mecs qui me lèchent le cou". Christina, de son côté, décide de choquer le bourgeois et devient Xtina. La course à la succession de Madonna est relancée (z'ont pas encore compris que la Reine Mère est indétrônable).
Il faut dire que Christina peut se permettre de beaucoup miser sur le marketing puisque, en termes de crédibilité, elle se la joue Justin Tabernacle en se faisant adouber par tout le gratin hip-hop US (Lil'Kim, P. Diddy, Missy Elliot, Alicia Keys et donc Redman). Et puis, de manière plus prosaïque, Christina a ce que Britney n'aura jamais, derrière ses meilleures ventes et son armée de producteurs chevronnés : une voix.
Du coup, une blonde restera l'ange blanc et vierge de l'Amérique (plus pour longtemps, va), et l'autre blonde deviendra, par la présente, l'ange dark, quitte à perdre du public au passage. En ce sens, elle préfigure les délires goth' de Rihanna ou de Lady Gaga (comparaison fréquente, d'ailleurs). Pour illustrer ce sinegueule, c'est David LaChapelle, rien de moins, qui tourne une vidéo (censurée en Thaïlande pour cause d'affiches du décor mentionnant le tourisme sexuel) et instaure le climat moite et over pute dont la chanson a besoin pour devenir culte. Le monde de la pop se divise, le sinegueule ne se vend pas en France, les restes de boys bands pour gamines tels que Westlife affirment qu'ils détestent l'image que Xtina renvoient aux jeunes. Des visionnaires, les mecs, quand on voit certains clips de 2009 pour lesquels personne ne moufte...
Accessoirement, Stripped est l'album de la Aguilera qui contient tous mes sinegueules préférés de sa discographie. Elle ne l'aura pas sorti pour rien, celui-là.