Le Nouveau Centre demande à pouvoir récupérer l’utilisation du sigle UDF
!
Je suggère qu’il n’y soit pas fait obstacle, qu’ils se rebaptisent UDF
aurait le mérite de l'honnêteté et de la cohérence !
J’ai toujours pensé que le Nouveau Centre avait largement usurpé son nom
puisque ni nouveau, ni vraiment au centre !
Pas vraiment nouveau puisque constitué des anciens élus de l’UDF qui ne
voulaient pas perdre leur siège et pas vraiment au Centre puisque votant
systématiquement avec l’UMP…qui n’est pas au Centre !
A ce propos, je ne peux m’empêcher de reprendre une petite
moquerie anecdote évoquée dans un billet de
Juillet 2007 dans lequel j’écrivais :
« Le 28 juin lors d’un point presse à l’Assemblée nationale, François
Sauvadet assène sans rire en parlant du Nouveau Centre : « que ce
groupe parlementaire entend être la start-up de la majorité au niveau des idées
pour porter la modernité dans le pays… »…en soi c’est déjà très drôle mais
là ou on reconnaît les professionnels du rire, c’est dans la répartie d’Hervé
Morin, 2 jours plus tard, qui nous dit, je cite encore : « Notre
objectif, c'est de reconstituer l'UDF, qui a été vidée de sa substance en
l'espace de dix ans par Bayrou ». En résumé, ces 2 comiques nous
disent : Nous entendons reconstituer l’UDF pour être la start-up de la
majorité ….l’UDF la start-up de la majorité…c’est pas du comique de haut vol
ça ? »
En dehors de la légère ironie qui pouvait transparaitre dans mes propos de
l'époque, tout était déjà là !
L’UDF a été créée en 1978 (autant dire il y 100 ans) pour servir de
structure de soutien à un Giscard un petit peu esseulé au sein de son Parti
Républicain. Depuis, l’UDF a connu des hauts et des bas mais en tout état de
cause n’a jamais été en position de faire la loi au sein de la Droite, malgré
quelques personnalités de grande qualité (dont Barre même s’il n’était
qu’apparenté), elle a toujours été à la traîne de l'UDR, du RPR puis de
l'UMP ! Son positionnement affiché de « centre droit » n’a
jamais vraiment été crédible faute d’avoir su se démarquer significativement du
reste de la Droite française.
Jusqu’en 2006, l’UDF a toujours voté avec le RPR, l’UDR ou l’UMP, par
automatisme, par évidence ou par solidarité !
Ce n’est pas pour rien, qu'en 2006, François Bayrou a décidé de déclarer
l'UDF « parti libre et indépendant »…. Fini l’évidence, fini l’automatisme
!
C'est pour casser une image qui n'avait pas une personnalité suffisamment
forte pour amener un candidat à la Présidence, que François Bayrou a ensuite
laissé tomber l'appellation et créé le Mouvement Démocrate (MoDem pour les
intimes) !
Pour une autre politique, pour porter un projet vraiment novateur, il
fallait sortir de ce sigle usagé !
Le Nouveau Centre veut le récupérer grand bien lui fasse !
Pour justifier ce choix Hervé Morin évoque un déficit d’image du Nouveau
Centre, mais comment s’en étonner lorsqu’on est incapable d’affirmer de manière
lisible son indépendance vis-à-vis de l’UMP !
J’entends encore Messieurs Morin et Sauvadet jurer leurs grands dieux que le
Nouveau Centre saurait garder son indépendance d’esprit, sa liberté de ton au
sein de la grande famille Sarkozyste.
Je les entends clamer haut et fort qu’ils ne seraient pas les béni oui-oui
de la majorité !!!
J’avoue quand même avoir toujours eu quelques (gros) doutes sur leur
capacité d’autonomie …je me souviens de ma surprise, fin 2007, quand le Nouveau
Centre ou du moins certains de ses membres avaient eu des velléité de rébellion
allant jusqu’à considérer le budget fraîchement présenté par Madame Lagarde et
Monsieur Woerth comme « pas votable en l’état » !!!! si, si !…le
budget de Nicolas Sarkozy pas votable !!!! …ils avaient osé !! J'en étais
presque à me dire : « Nicolas, tu as été vraiment médisant vis à vis
de ces gens, en fin de compte ils ne sont peut être pas aussi opportunistes et
politiquement sans intérêt que ce que tu ne le prétendais !!! »
Mais bien évidemment, l’ébauche de fronde a fait long feu : c’est Hervé
Morin qui a fermement rappelé «Nous sommes clairement dans la majorité avec la
solidarité qui s’impose… » ou Monsieur Sauvadet qui a considéré désormais
inutile «d’afficher des divergences uniquement pour exister» ou encore Monsieur
Leroy qui affirma avec force «Il n’est pas question de voter contre le
budget…Ce n’est pas l’état d’esprit, ce n’est pas le climat» . … En fin de
compte tout est rentré dans l’ordre et depuis on a plus entendu parler d’une
quelconque tentative du Nouveau Centre pour voter contre le budget !
Contrairement au Nouveau Centre, le MoDem est riche de la diversité de ses
membres, il ne viendrait à l’idée de personne de le réduire à un nouvel UDF et
c’est tant mieux.
Pour autant, même au MoDem,
certains, et des meilleurs, ont cette tentation de revenir en arrière
.
On peut comprendre que le no mans land politique dans lequel évolue
actuellement le MoDem puisse paraître inconfortable : Est-on de Droite,
est-on de Gauche, de centre-droit, de centre gauche ?...même si cette question
n’a, à mon sens, que peu d’importance, ce qui me parait pour autant primordial
c’est de ne pas renier les fondamentaux qui étaient sous-jacents au projet
présidentiel de François Bayrou.
Le vrai défi du MoDem est d’arriver à rassembler tous ses membres derrière
une ligne politique claire qui ne cherche à copier ni l’UMP ni le PS et qui
combine à la fois les valeurs libérale et humaniste de feu l’UDF et les valeurs
sociales et de solidarité de la Gauche…il est important d’avoir conscience qu’y
arriver constituera un véritable exploit ….auquel j’ai envie de croire
!
A ce propos le récent
entretien que François Bayrou a donné aux Echos me parait aller dans le bon
sens:
Question : "Vous vous dites dans l'opposition, mais pas de gauche. Sur
le fond qu'est-ce qui vous distingue du PS ?"
« D'abord la conception de l'entreprise. Au PS, il y a trop souvent
méfiance à l'égard de l'entreprise. Quand Martine Aubry annonce qu'elle veut
envoyer au tribunal toute entreprise qui licencie alors qu'elle réalise des
bénéfices, j'ai l'impression d'une fuite à gauche sans issue. Heureusement que
les entreprises adaptent leur situation avant d'être dans le rouge !
Autrement, on peuplera les cimetières d'entreprises... Et je ne crois pas que
l'État soit la solution à tous les problèmes. Je crois davantage à la société
organisée et vivante qu'à l'État tout-puissant. Enfin, la posture officielle du
"tout-à-gauche" n'est pas la mienne. Pour moi, le gauchisme n'est pas une
issue. C'est une impasse. »