Tout comme avec ses quatuors, Joseph Haydn préfigure d'une façon parfois fulgurante les grandes compositions romantiques. Le cas le plus marquant est la filiation évidente, dès les toutes premières mesures, de l'Allegro de cette sonate avec les compositions pour piano de Beethoven.
Comme toujours chez Joseph Haydn, on pourra y retrouver, sous l'apparence d'une certaine solennité, un humour, un second degré certains. L'essentiel dans le cas présent n'est toutefois pas là. Il réside dans l'ampleur, l'art de la nuance, le lyrisme qui annoncent clairement les trames narratives des grandes sonates de Beethoven et de Schubert.
Je vous propose la version suivante, impériale, résolue et d'une élégance rare de Sviatoslav Richter (source youtube.com).
Je recommande à cette occasion le magnifique disque que le pianiste russe a enregistré au Teatro Del Bibiena Mantova en 1987 (label Decca) et qui, outre cette sonate, comprend également les sonates N° 40, 41, 44 et 48.