08 décembre 2009
Sacré Dilem !
En portant son art à la perfection, Dilem enchaîne les prix internationaux en même temps que les procès dans son pays : pour " offense au chef de l'état ", " outrage à institution ", " diffamation ", atteinte à l'islam, etc. Condamné par le pouvoir d'Alger à un cumul de près de 9 ans de prison ferme, il l'est aussi par les fondamentalistes islamistes qui ont édicté une Il est sans doute le plus grand, le plus caustique et le plus téméraire. Ce caricaturiste algérien est issu du sursaut populaire d'Alger de 1988 comme son vaillant prédécesseur, l'intraitable Kateb Yacine, est issu des massacres coloniaux de mai 1945.
Dilem, c'est la voix des dominés, exprimée non dans le langage ciselé des genres nobles, mais dans le " sous-genre " de la caricature,celui que les classes modestes comprennent et affectionnent.
Ce billet est une pensée pour le crayon intelligent d'un homme engagé, d'un contestataire inclassable, dont les dessins ont fait trembler tous les amateurs de dictature en Algérie : les généraux, les corrompus, les caciques du régime, les dignitaires qui ont remplacé les colons, les responsables du naufrage national et tous ceux qui ont la phobie des attroupements plébéiens et dont le cœur est rempli de dédain envers ceux qu'ils ont avilis.
fatwa de mort à son encontre. Mais avec un courage exemplaire, le caricaturiste, exilé à Paris, continue à répondre aux menaces de mort et au harcèlement judiciaire par le dessin corrosif. Depuis plus de dix ans, Bassît, le citoyen ordinaire, lambda des lambdas, en ouvrant son journal, rigole chaque matin de la bêtise de ses gouvernants. Et cela, il le doit à Ali Dilem. Un jalon, avec ses amis journalistes, d'une presse en mouvement de libération...