Bourse : la production allemande jette un froid en octobre

Publié le 08 décembre 2009 par Apprendrelabourse.org


La production industrielle de la première économie européenne attendue en hausse de 1 % sur un mois en octobre s'est finalement soldée par un repli de 1,8 % (courbe marron)
La physionomie de la production allemande dicte en grande partie
celle de zone euro et ce chiffre fait suite à une déception sur les entrées de commandes à l'industrie en baisse de 2,1 % hier qui n'était pas venue altérer la marche des indices actions.

Source : Destatis
La bourse de Paris, déjà hésitante sur 3845/3850 à l'heure de la parution, a subi le plus important décalage à la baisse depuis le 26 novembre dernier.
Le score final s'établit à 3 785,30 points en baisse de -1,43 % mais préserve le seuil de la moyenne mobile à court terme (en rouge). Francfort lâche 1,66 % à 5 688 sous ce seuil.
La clôture remet surtout en cause le support haussier en intraday des 7 séances précédentes depuis les plus bas liés à la crise de la dette de Dubaï. La probabilité qu'un nouveau mouvement se construise à très court terme à partir de cette séance est ainsi assez élevée.


A l'arrière-plan du marché, les opérateurs ont surtout eu aujourd'hui à faire face à de nouvelles informations sur la dégradation des notations de différents pays. Fitch vient de dégrader la note de la Grèce qui quitte A- pour BBB+ avec une perspective négative.

Un article du Wall Street Journal est par ailleurs venu rappeler que Moody's catégorisait désormais de manière structurelle en 2 parties les pays bénéficiant d'une notation AAA soit pour les plus solides en "résistants" (Allemagne, Canada, France) et ceux dénommés "résilients" (USA et UK)
La date d'une éventuelle perte de cette notation suprême par les USA est même avancée ou suggérée en l'état actuel de la dégradation pour 2013, chose inconcevable il y a encore peu.
Ces éléments ne sont présentés qu'à titre de simple mise à jour et pour cerner l'environnement global. La relation avec la séance n'est pas directe et peu difficilement être établie en tant que tel.
Voici à titre d'illustration, les 10 pays qui ont vu le prix des couvertures le plus augmenter pour se prémunir contre un éventuel défaut de leur part dans la semaine de l'annonce du report de paiement de Dubaï (variation 5Y CDS) et la notation implicite que cette cotation engendre sur un plan théorique (CDS IR)
Ce document qui date d'une semaine montre par rapport à une notation donnée et à une évolution du prix de la couverture du pays concernée les éventuels décalages qui laissent augurer d'une dégradation en conséquence de la notation avec une assez bonne probabilité.

Source : Fitch

Bahrain, l'Arabie Saoudite et l'Islande enregistrent le plus grand décalage avec la notation actuelle. Plus le décalage est grand (dernière colonne en nombre de notes ou de crans par rapport à la note actuelle), plus la probabilité d'un réajustement est élevée. Celui-ci vient donc d'être réalisé pour la Grèce.
Le marché des CDS même s'il ne guide pas les notations en totalité est ainsi en avance ou 'précurseur' des changements de notations, lesquelles recèlent cependant parfois d'un effet surprise - cet élément n'étant, encore une fois, qu'un élément pour évaluer les probabilités.
On notera par ailleurs que l'indice CDR sur la solvabilité des 7 grands pays reflue légèrement par rapport à notre dernier point.


Quelques minutes avant la clôture à Wall Street, le Dow Jones perd 1 % environ.