Avant de mourir, à quatre-vingt-dix ans, Asser Toropainen, ce grand brûleur d’églises, cet acharné communiste finlandais, confie son testament et ses biens à son petit-fils Eemeli Toropainen pour qu’il fasse bâtir une église en bois, sur un modèle très ancien, dans les forêts du Kainuu, une région sauvage de l’est du pays. Il voulait régler ses comptes avec le ciel.
Toute la première partie du roman est consacrée à l’édification de cet édifice, créé sans autorisation administrative et surtout contre la volonté des autorités religieuses mais avec l’aide des hommes rudes et tenaces du lieu ainsi que des lunatiques écolos accourus de tout le pays pour défendre la cause de ces réfractaires.
Le petit-fils est un sage et un bon vivant, très pragmatique et prévoyant si bien que malgré toutes les mille et une difficultés rencontrées, il réussit à faire vivre en autarcie cet endroit dont le nombre d’habitants s’accroît de jour en jour pendant qu’autour, dans le monde, la guerre fait rage jusqu’à l’apocalypse finale, en 2023. Apocalypse rendue joyeuse malgré tout, d’où le titre du récit ! Les techniques des ancêtres ont eu raison des modernes et un havre de paix subsiste quelque part sur la terre ravagée !
Ce récit est une fable, farfelue, délirante, optimiste, pleine d’humour mais un avertissement aussi, un appel à stopper la destruction de la planète,à quitter la société de consommation effrénée pour revenir à des méthodes plus douces, plus proches de la nature
Ecrit en 1992, l’auteur se montre précurseur de ce qui est devenu notre présent, en 2009 !
C’est un roman très agréable à lire bien qu’il se penche sur de lourds problèmes très actuels!
J’ai reçu ce livre dans le cadre du Prix des blogueurs 2010 lancé par George. Alice a déjà commenté ce roman, Keisha, Laurent aussi,
Le cantique de l’apocalypse joyeuse de Arto Paasilinna (Folio, 1992/2009, 391 pages), traduit du finnois par Anne Colin du Terrail Titre original: "Maailman paras kylä" , "Le plus beau village du monde"