Et alors que Leclerc, Casino, Intermarché et Ecomarché ont lancé récemment leurs propres méthodes de calcul des émissions dues aux produits tout au long de leur cycle de vie, Greenext a mis au point une méthode futée, qui mérite le détour : « Au lieu d’analyser chaque produit vendu en magasin, nous avons modélisé les rayons des grandes surfaces et défini quelque 800 produits génériques dont nous calculons l’impact environnemental ». Ainsi, puisqu’à emballage identique, la différence entre un jus d’orange et un jus de pomme est, en général, bien plus importante que celle qui existe entre deux jus d’orange de fabricants différents, Greenext se contente d’évaluer les émissions d’une brique de jus d’orange classique, et fait ensuite la chasse aux statistiques pour évaluer les facteurs essentiels de variation d’un produit d’un marque à une autre, sur les postes d’émission les plus importants recensés par l’entreprise.
Cette méthode s’avère ainsi bien plus efficace que l’Analyse de Cycle de Vie de chaque produit, et a permis à ce jour d’obtenir une base de données évolutive de près de 500.000 références ! Cette approximation reste cependant correcte, et rentre bien dans le cadre de l’objectif principal défini par le Grenelle de l’Environnement, à savoir « d’initier les consommateurs à l’impact de chaque type de produits ». Bientôt, d’autres indicateurs environnementaux viendront étayer ces indications en équivalent CO2 (correspondant à 0,27 fois l’équivalent-carbone).
Evaluer l’impact carbone des entreprises par un Bilan Carbone™
Par cette méthode, ces organisations peuvent avoir une bonne approximation de leur impact en termes de gaz à effets de serre dus aux achats, aux transports, à l’alimentation, aux bâtiments et aux services. Et les entreprises se servent de plus en plus de cette valeur comme un argument commercial supplémentaire. Les transports en commun, les bâtiments HQE (Haute Qualité Environnementale) ou les produits locaux sont sources de moins de rejet de CO2, et le font savoir !
Organiser une « météo mondiale du carbone »
Alors que certains sceptiques menacent encore les travaux remarquables du GIEC, un système de mesure fiable et transparent des émissions est nécessaire. A Copenhague, on pourrait ainsi voir accoucher une véritable météo mondiale du carbone qui mesurerait fréquemment l’évolution des concentrations de dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre dans l’atmosphère, et les relierait aux émissions polluantes des différents pays. Ceci pourrait être rendu possible par un réseau de capteurs terrestres et des satellites d’observation. Le projet est ambitieux, mais son coût resterait marginal à l’aune des bénéfices attendus. Il deviendrait ainsi possible de quantifier de manière crédible, pays par pays, l’effort financier nécessaire pour compenser les conséquences climatiques des émissions de gaz.
Un tel système rendrait également les autres instruments économiques de lutte contre l’effet de serre plus efficaces, que ce soit un marché de quotas nationaux négociables ou une taxe carbone mondiale. S’il est en effet nécessaire d’associer un prix unique à la tonne de carbone, ce prix doit être fiable.
Enfin, un système de surveillance serait particulièrement efficace s’il était géré par une agence internationale du carbone, et l’objectif de Copenhague est aussi d’aboutir à une Organisation Mondiale de l’Environnement, au même titre que l’Organisation Mondiale du Commerce ou de la Santé.
Le poids-carbone s’invite au JT de TF1
L’école des Mines Paris Tech et la société de stratégie Carbone 4, dirigée par deux experts du changement climatique : Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean, ont ainsi mis en place ce nouvel indicateur. Ils ont pu déterminer qu’actuellement, un ménage en France rejetait environ 23,2 tonnes de CO2, soit 10,5 tonnes par Français.
Le journal télévisé de 20 h sera ainsi l’occasion de montrer aux téléspectateurs le résultat de leurs efforts individuels (tri des déchets, véhicule propre, usage des transports en commun…). L’objectif est donc d’une part de démocratiser les rejets de gaz à effets de serre, au même titre que les chiffres du chômage, ceux du nombre de tués sur la route ou de la valeur du SMIC ; et d’autre part d’inciter les téléspectateurs à diminuer leur impact carbone.
L’avis Sequovia
Pour consommer mieux, ces mesures d’information sont importantes. Elles montrent tout d’abord une demande de la part des consommateurs d’être plus informés sur les paramètres environnementaux de leurs achats ou de leurs modes de vie. Elles montrent aussi que le critère carbone est le principal critère actuellement mis en valeur.
Déjà, deux indicateurs se distinguent pour le cas du changement climatique : l’équivalent-carbone et l’équivalent-CO2, et bien que ces deux facteurs ne diffèrent que d’un facteur 0,27, il serait peut-être judicieux de choisir définitivement un seul paramètre parmi ces deux, afin d’avoir un message percutant auprès des consommateurs.