Karine Le Marchand et Alessandra Sublet ont switché de chaîne. J’ai donc décidé aujourd’hui de comparer leurs mérites.
J’ai mis du temps à trouver le bon moment pour jeter un œil à « c à vous », la nouvelle émission d’Alessandra Sublet. J’avais juste aperçu son énorme gaffe à l’adresse de François Hollande, à qui elle demande des nouvelles de sa maman, décédée quelques mois plus tôt. L’émission cartonne a priori, enfin elle a trouvé sa place au milieu des mastodontes qui s’affrontent à 19 heures : à savoir « la roue de la fortune » sur la une, « n’oubliez pas les paroles » sur la deux, « le grand journal » de canal et « à ne pas manquer » « 100% Mag ».
De mon côté, avec trois invités extrêmement différents – Pierre Perret, Nana Mouskouri et hier Amélie Mauresmo – j’ai pu apprécier le ton original (enfin ça se discute) du nouveau « talk » d’Alessandra. Sur la forme, j’adore. L’émission compte assez peu de reportages et beaucoup de parlotte en direct. C’est parfois un peu le bordel mais c’est extrêmement convivial. Je trouve en plus l’idée qu’une cuisinière concocte en direct un petit plat que les chroniqueurs, l’invité et l’animatrice mangeront ensuite excellente.
Bon, j’en viens aux limites, les chroniques des intervenants sont souvent assez indigentes, mais on s’en fout, en face on a « 100% Mag » qui a élevé l’indigence au rang d’un art après tout, et parfois Alessandra me fait peur. Hier, elle a ainsi demandé très sérieusement à Amélie Mauresmo pourquoi elle avait « avoué » (pardon ??????????????) son homosexualité, et parfois on a juste l’impression qu’elle ne connaît rien à rien. Sinon pour le concept, on ne me la fait pas à moi, il rappelle étrangement par certains côtés « en aparté ». Alors, certes, les invités ne sont pas seuls dans un appartement avec une oreillette – je vous l’accorde – mais ils mangent, choisissent un disque, ou une vidéo.
Hier, j’ai aperçu la fin de « générations famille », que j’ai toujours bizarrement envie d’appeler « affaires de familles » (RIP Fred Courtadon) et j’ai beaucoup aimé. J’ai ainsi aperçu le témoignage sensible de Raphaëlle Ricci venue parler avec simplicité des violences psychologiques que lui avait fait subir son conjoint. J’ai adoré que Karine Le Marchand, qui est vraiment excellente, lui dise que c’était bon de la revoir sur un plateau. Par la suite, Luc Frémiot (aucun rapport), procureur de la république à Douai (une charmante bourgade du Nord de la France), qui compte apparemment un nombre de maris violents très au dessus de la moyenne nationale, est venu rapporter, reportage à l’appui, ce qu’il avait mis en place dans sa « circonscription » pour lutter contre la violence conjugale et j’ai été franchement admirative en découvrant son combat. Pour ceux que ça intéresse, je recommande d’urgence un passage sur M6Replay.
Malgré mes réserves de la semaine dernière, et même si je n’ai pas vu le sujet principal, je trouve vraiment cette émission excellente. J’ai vraiment hâte de découvrir Karine Le Marchand dans le registre plus léger du dating agricole dès bientôt pour la présentation des Bachelors paysans. Je croise le doigts pour qu’il y ait ENFIN le candidat gay ou l’agricultrice lesbienne (pourquoi pas, bien que je n’y crois pas une seconde) que je réclame depuis des années.
Au final, Karine l'emporte largement et j'ai hâte de la retrouver justement sur le terrain d'Alessandra Sublet qui était jusque là la marieuse des paysans de la six. Son humour et sa grande légèreté devraient lui permettre de s'en tirer haut la main, enfin je l'espère...