Une table ronde réunissant 4 Présidents d’un Conseil Economique et Social : Jacques DERMAGNE (France), Gothom ARYA (Thailande), Michel KAMANO (Guinée), Robert TOLLE (Belgique), modérée par Luc VAN LIEDEKERKE de l’European Business Ethics Network.
La Thailande a déjà connu une crise financière importante en 1997 : 5 trimestres de baisse et 5 ans pour retrouver le niveau d’avant la crise. De nouvelles règles budgétaires ont été imposées par les instances internationales. Elles ont amené à faire des coupes dans les budgets sociaux ce qui a probablement amené à réduire de 2 ans environ l’espérance de vie. A priori les organisations, préparées par la crise de 1997, ont mieux résisté à la crise de 2008. Le CES a fait un rapport pour proposer aux gouvernements plusieurs mesures : crédit, tourisme, éducation, système de santé…. Sur le long terme aussi des recommandations pour les investissements, le suivi du budget, la gouvernance… Paradigme à gérer : il faut augmenter la consommation pour avoir de l’argent, dégager des profits permettant de lancer les actions mais quelle limite pour la croissance, car l’homme a aussi besoin de la nature. Qu’est ce que le bonheur : répondre à tous les besoins ou gérer d’abord les besoins des plus pauvres ? Quelques termes pour gérer ces paradigme ont été proposés au Roi de Thaïlande :
Le CES de la Guinée est d’abord le représentant des “sans voix”. La crise a fait baisser encore plus les revenus des paysans, des populations les plus fragiles. Une baisse aussi de l’offre mondiale des produits de large consommation. Les coupes dans les projets financiers impactent surtout les populations les plus faibles, ce qui les amènent à se révolter, y compris parfois violemment contre les gouvernements, même gérés par des militaires. Le financement des grands projets a baissé mais les transferts de fonds des particuliers expatriés aussi. Les syndicats jugent “ce pays est trop riche pour continuer à faire partie des pays les plus faibles” (bauxite, fer, diamant, pêche, agriculture…). De la difficulté de lutter contre la corruption, mais aussi contre les promesses non tenues, qu’il s’agisse de celles des gouvernements ou des grands groupes étrangers. Le CES conseille le gouvernement pour séparer les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, mieux gérer les processus d’élection.
En France le CES a un rôle uniquement consultatif, proposer des synthèses aux élus pour que les décisions prises ne soient pas trop déconnectées de la réalité. 233 conseillers qui pouvaient être sollicités par le gouvernement mais qui vont maintenant pouvoir l’être aussi par des associations, des citoyens. Aujourd’hui 70 CES en fonctionnement dans le monde. Actuellement toutes les sections du CES France réfléchissent sur comment sortir de la crise plus fort que nous y sommes rentrés. “Notre époque a perdu ses adossements doctrinaux, tout est à réinventer”. Quel équilibre entre tout marché et réglementation ? Quelles régulations financières pour éviter de retomber trop vite dans les mêmes pièges ? Comment respecter la planète sans tomber dans une logique de décroissance non acceptable pour les populations les plus fragiles des pays comme la thaïlande ou la guinée ? Comment imaginer des codéveloppements entre les pays vraiment efficaces ?
En Belgique, un accord a été signé fin 2008 par l’ensemble des syndicats et des représentants patronaux pour la mise en place d’un plan de relance face à la crise. Accord actant aussi une crise de confiance, demandant la recherche d’un autre équilibre et plus d’efficacité pour la lutte contre les fraudes fiscales et sociales. Le plan de relance représente pour l’état environ 1,3 milliards d’euros alors que 16 à 17 milliards ont été mobilisés pour sauver les institutions financières. Robert TOLLE assez pessimiste sur l’avenir à court terme : les destructions d’emploi qui continuent dans les pays industrialisés, des difficultés pour gérer certaines “assymétries” et consolider la croissance européenne…