Hier lundi, lors de l’ouverture du sommet de Copenhague sur le climat, Jean-Louis Borloo s’est engagé à ce que la France réduise de 30% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020. C’est une bonne nouvelle, mais malheureusement insuffisante. Greenpeace réclame que l’ensemble des pays de l’Union Européenne s’engage dès cette semaine sur cet objectif de 30%.
La proposition du ministre français de l’Environnement ne va pas assez loin pour trois raisons. D’abord, elle reste en-dessous de l’objectif de 40% réclamé par les scientifiques et repris par Greenpeace. Si l’on veut que l’augmentation de la température moyenne mondiale soit au maximum de 2°C d’ici à la fin du siècle, c’est cet objectif de 40% qu’il faut respecter. Ce chiffre de 30% est cependant supérieur à celui de 20% adopté à la fin de l’année dernière par les 27 pays membres de l’Union européenne. Il y a donc un léger progrès.
Mais deux autres problèmes se posent. D’abord, ce chiffre n’est qu’une proposition française. Or, ce n’est pas la France qui négocie à Copenhague, mais l’Union européenne. C’est elle qui parle au nom des 27. Ce qu’il faut donc, c’est que l’Union reprenne ce chiffre. Elle en a l’occasion jeudi et vendredi lors d’un Conseil européen consacré au sommet de Copenhague. Or, il n’y a pas consensus autour de cette proposition. La France, le Royaume-Uni, la Suède défendent ce chiffre de 30%, mais la Pologne et d’autres pays d’Europe centrale le jugent trop élevé.En outre, il n’est pas question pour les Européens de mettre ce chiffre de 30% sur la table des négociations de Copenhague dès cette semaine. Il ne serait proposé qu’à la fin de la conférence et à la condition que les autres pays fassent preuve de bonne volonté. Or, c’est l’inverse, que l’Europe doit faire. Dès le Conseil européen de la fin de semaine, l’Union européenne doit se mettre d’accord sur cet objectif de 30% et l’annoncer dans la foulée à la conférence de Copenhague.
L’Union européenne doit montrer l’exemple pour accélérer les négociations, pas attendre qu’elles s’enlisent.
Vous pouvez nous aider dans ce combat en signant notre pétition ” Ultimatum Climatique “. Plus de 500 000 personnes l’ont déjà fait.