01net. : Les cyberattaques récentes (affaire Russie-Estonie, pirates chinois...) ne sont pas nouvelles. Pourquoi cette volonté de créer aujourd'hui une élite en charge de lutter contre la criminalité informatique ?
Viviane Reding : Nous devons reconnaître que la sécurité de l'information et des réseaux ne concerne pas seulement la sécurité de l'Etat mais l'économie toute entière. Notre société repose beaucoup sur les communications électroniques. Elles doivent être les plus fiables possibles. Les attaques des derniers mois ont souligné encore une fois l'importance d'une action européenne concertée pour renforcer la sécurité des réseaux.
Je propose donc de poursuivre les efforts européens sur le travail déjà accompli, en particulier par l'Enisa, l'agence européenne pour la sécurité des réseaux et de l'information. Je souhaite que l'Union européenne s'investisse plus en matière de lutte contre la cybercriminalité ou de la protection des infrastructures critiques.
La création de cette nouvelle structure pourrait-elle être officialisée le 13 novembre prochain, date de la réforme du « paquet télécoms » ?
Cette réforme n'a pas pour objectif de créer une unité militaire. En revanche, nous proposerons d'intégrer l'unité « Réseau et sécurité de l'information » au sein de la nouvelle Autorité européenne des télécommunications et de la rendre plus opérationnelle et mieux connectée avec les unités comparables dans les Etats membres. Le 13 novembre prochain, la Commission adoptera ses propositions et les fera suivre au Parlement européen ainsi qu'au Conseil. La nouvelle législation entrera en vigueur à l'issue de ce processus qui est prévue pour janvier 2010.
Comment sera organisée cette cyberélite ? Quel sera son rôle exact ?
La Commission est encore en train de finaliser ses propositions. Mais il est déjà clair qu'un grand nombre de membres du personnel de l'Etma sera affecté à cette unité. Cette équipe sera également chargée de fournir une expertise aux institutions européennes et soutiendra la coopération de l'UE avec nos partenaires des pays tiers. Ses tâches seront définies juridiquement et elle travaillera sous le contrôle d'un chef responsable de la sécurité des réseaux (Chief Network Security Officier). Il y aura aussi davantage de personnes chargées de tâches opérationnelles qu'il n'en existe actuellement au sein de l'Enisa.
Source : 01net
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