"L'audience? Mais personne n'y pense....hein?"
Après avoir précédemment parlé des "Services Sacrés", voyons voir ce qu'il y avait en face: "L'Internat".
Ancien orphelinat devenu une école privée de grande renommée, le "Valgrange" accueille des élèves en internat dans la plus pure tradition des écoles d'époque. Seulement, entre les crayons et les gommes, des secrets passés vont venir semer le trouble dans l'établissement, et chambouler certains destins.
Notons rapidement que cet Internat n'est pas une création de la chaîne mais l' adaptation d'une série espagnole.Contrairement à Tf1 qui guillotine son "Services Sacrés" dès le premier épisode pour faute d'audience (environs 5 millions de téléspectateurs, tout de même), M6 persiste et mènera l'année scolaire de l'Internat jusqu'au bout, malgré une moyenne de 2,6 millions d'étudiants de tous âges devant leurs écrans. Que manque-t-il à cette série pour vraiment décoller, alors? Et bien tout simplement, pour commencer, la tare de la plupart des séries françaises : une réalisation dynamique. On ne demande pas du clip, mais les mouvements de caméras soporifiques, ça suffit! Ensuite, pour installer une ambiance, il faut un vrai traitement de l'image, et ici, comme pour Tf1, c'est lisse, gentil, bref, rien d'angoissant. Un comble pour une série portée par le mystère. Et puis viennent certains comportements paradoxaux, avec le principal: qu'est-ce que c'est que ce directeur d'établissement? Un personnage qui tient plus du psy pour enfant que de l'image que l'on se fait d'un directeur d'école privée, tout gentil avec tout le monde, limite (voir complètement) naïf, incapable de la moindre sévérité sans se sentir coupable (et pourtant y'en aurait à baffer)....par dessus ça des profs énigmatiques, entre illuminés et prédateurs, une compagne sur laquelle je ne ferais pas de spoiler si vous n'avez pas encore vu la série...enfin, mais où sont tombés ces pauvres élèves?! Les personnages sont trop stéréotypés et pas assez fins, le gros sabot est de mise. Les quelques sous-intrigues sont traités là encore de manière trop légère, et le jeu des acteurs n'arrive pas à nous faire entrer dans leur univers. Ce n'est certainement pas la meilleure prestation de Guillaume Cramoisan, qui nous a habitué à bien mieux, mais en même temps que pourrait-il sortir d'un tel personnage, déjà mal travaillé à la base.
On le voit donc, il est dur de tenir la distance sans un véritable travail de l'image et de la caméra au préalable, ensuite, le succès ne se commande pas, Services Sacrés, ou L'Internat auraient pu trouver un public, la qualité variant chez chacun au même titre que les goûts. Autre format, pour notre prochaine partie, sur France 2, avec Bruno Solo et "Jusqu'à l'enfer"......