Or donc voilà, une mutation du virus H1N1 observée en Norvège (preuve en est que c’te bestiole est un grand voyageur et, qui plus est, vaccinée contre le froid ...) + une phrase ô combien anxiogène de Mâhâme Bachelot (“des gens vont mourrrrrrrrir !”) et c’est (enfin) le “rush” vers les 1060 centres de vaccination. Et, comme rien n’a été laissé au hasard, le ministère de la Santé a glissé un adjuvant de type militaire aux centres en question, l’adjuvant-chef : “réquisitionnés”.
Bref, c’est la guerre, et d’ailleurs comme en temps de guerre, tu dois au préalable te munir d’un "bon" afin de pouvoir te faire vacciner, te faire vacciner pour ne pas “mourrrrrrrrrir”.
On vit décidément une drôle d’époque : celle du retour des "bons" et .. du couvre-feu. Étonnant, non, pour un pays tel que le nôtre qui se targue de vivre en paix depuis plus de soixante ans ? Oh oui, je sais, ce n’est point contre la grippe A que je devrais, moi, me faire vacciner, mais contre le cynisme, ce que je ne ferai pas, tant il est, le cynisme, une vertu franco-française, un composant essentiel, indivisible de mon identité nationale, quand bien même la main de Thierry Henry l’aurait mollement ébranlé (le cynisme, pas ma supposée identité nationale). C’est que, vois-tu, en ces temps où nos élites assurent vouloir moraliser le capitalisme, eh bien nous, le petit peuple, on souhaiterait moraliser le football international. Comme quoi, sortir de temps à autre du cynisme n’est pas sans dommages, ou étranges effets secondaires, puisque sans lui, nous sombrons qui dans l’hypocrisie, qui dans l’angélisme à la Noah, qui dans le gros foutage de gueule, voire les trois en même temps. Car il n’est pas né celui qui moralisera le capitalisme, pas plus que celui qui empanachera le football ; le nier, c’est l’être : niais.
Bref.