Notre mode de vie a un impact sur l’environnement : nous polluons l’air, le sol, les nappes phréatiques, la mer… Si nous ne changeons pas vite, les conséquences seront graves, pour nous comme pour la biosphère. Faut-il alors promouvoir la décroissance, ou repenser notre développement sous un autre angle?
L’urbanisation, l’érosion et les pluies acides dont nous sommes responsables réduisent la surface des terres cultivables. Les fumées nocives, produites par nos véhicules et nos usines, portent atteinte à notre santé, provoquant problèmes respiratoires, cancers et intoxications. Nos émissions de gaz à effet de serre induisent un réchauffement climatique qui va avoir un impact considérable sur la biosphère et nos modes de vie. Enfin, notre développement et notre activité menacent l’habitat de nombreuses espèces animales et végétales.
Or, la biodiversité –la diversité génétique et géographique des organismes vivants– est un facteur essentiel de la vie. En effet, les écosystèmes permis par la biodiversité nous rendent bien des services: ils nous nourrissent, produisent notre oxygène, contribuent à l’épuration de l’eau, maintiennent les conditions favorables de la vie sur Terre, participent à la régulation du climat, des inondations et des maladies… Tandis que l’homme est un facteur de déséquilibre : nous exterminons les insectes pollinisateurs, surpêchons les poissons, abattons les forêts qui sont un réservoir de biodiversité majeur…
Ainsi, bouleverser les ressources naturelles sans penser à leur renouvellement revient non seulement à réduire la biodiversité, mais aussi à menacer l’espèce humaine à long terme. Le Professeur Ehrlich de l’université de Stanford a écrit un article sur la surpopulation et la surconsommation (une version est disponible en français ici). D’après lui, notre pression sur l’environnement est égale à la taille de la population, multipliée par la consommation moyenne par individu, multipliée par une mesure des technologies qui entretiennent cette consommation globale. Pour prévenir la catastrophe, il faudrait alors changer notre politique démographique, notre manière de consommer et l’orientation de nos technologies.
A contrario, Sylvie Brunel rappelle dans son livre A qui profite le développement durable? que les écologistes délaissent trop souvent le social. Pour elle, la question est plutôt de savoir comment vivre équitablement tous ensemble sur la planète. En effet, l’homme a fait des progrès considérables dans la lutte contre la faim et la maladie depuis 50 ans grâce à la société de consommation. Remettre en cause ce développement pour passer à une écologie régressive ne serait donc pas la solution : il paraît trop facile d’opposer une nature bienveillante à une population parasite, ou de favoriser les riches au détriment des pauvres par un protectionnisme déguisé. Il convient ainsi d’associer le développement des populations à la protection de l’environnement.
Vous paraît-il envisageable de remettre en cause la croissance de la population et de repenser notre mode de consommation? Ou pensez-vous que le développement de tous est prioritaire?