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Le coup d’éclat permanent

Publié le 07 décembre 2009 par Philippe Thomas

C’est la posture de Ségolène Royal, ce week-end encore. En effet, quel est le sens de faire une proposition dont la réponse était connue d’avance, sinon pour faire parler de soi ? Le Modem s’était déjà prononcé pour des listes autonomes au 1er tour des Régionales et la proposition de Royal a permis à Bayrou de le réaffirmer à Arras. Ce coup tactique sans importance sur le fond aura évidemment été amplifié par la caisse de résonance médiatique et c’est bien pourquoi il a été joué. Mais au-delà de la poursuite du barnum centré sur la personne même de Ségolène Royal, de quoi peut-il être le signe ? Qui peut croire à la fiction d’une alliance, ou d’un arc-en-ciel, allant du Modem aux altermondialistes, voire à l’extrême-gauche, en réunissant toutes les composantes de « la gauche » : PS, Europe-Ecologie, Front de Gauche ? L‘époque est à la recomposition et chacun entend se compter pour mieux peser ensuite. On peut parier évidemment que des illusions s’en trouveront déçues, des carrières personnelles contrariées, mais la redistribution des cartes en cours implique ce genre de prise de risques.

Cette proposition d’intégrer 5 candidats Modem en position éligible dès le premier tour sur les listes socialistes du Poitou-Charentes semble d’autant plus incroyable qu’on ne compte guère qu’une élue sortante qui serait encartée au Modem dans la région, Elisabeth Delorme-Blaizot en Charente-Maritime… Par rapport aux quelque 5 à 8% que le Modem pourrait peser aux prochaines régionales (vu la faible notoriété de ses représentants), on peut penser que Royal appâte bien lourdement le menu fretin centriste. Serait-ce alors un signe de faiblesse, la présidente sortante craignant à ce point de se faire devancer par Europe-Écologie au premier tour et voulant grappiller au centre ? L’appel à l’électorat centriste, au-delà des alliances possibles ou réelles, ressemble aussi à une erreur stratégique : le peu qui pourrait se gagner au centre ne se perdrait-il pas de l’autre côté, vers les listes Front de Gauche ?Bref, le coup d’éclat permanent de Ségolène Royal semble surtout un symptôme de ses limites ou de ses doutes.

PS : Je ne sais pas si les 5 places destinées aux alliés du MODEM étaient déjà prévues dans les listes votées par les militants le 3 décembre. Dans les Deux-Sèvres la place n° 13 (sur 14) est restée en blanc, réservée à un parti allié… Les 5 éligibles centristes (ou autres !) sont donc à chercher dans le 16, le 17 ou le 86…


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