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Science et Histoire

Par Veroniquer

Schrodinger Titre explicite, non? D'aucuns vont peut-être me dire que je sors de mes sujets de prédilection en m'avançant sur le terrain qui serait glissant des sujets d'opinion.

Je fais en tout cas référence aux discussions en cours sur la proposition qui consisterait en France à supprimer les cours d'Histoire pour les terminales scientifiques.

Le problème est que ceci, finalement, n'est pas tant un sujet d'opinion qu'un sujet de fond et qui ne date pas d'hier - loin s'en faut!

Il entraine à sa suite tellement de fondamentaux que cela va être difficile de les organiser pour vous en rendre compte.

Je vais me limiter à deux éléments qui ont toujours été importants pour moi (oui, une littéraire qui s'intéresse à la science):

- I. Science fondamentale vs science appliquée.

Ce type de positions renvoie - me semble-t-il - aux problématiques de la science d'aujourd'hui: recherche fondamentale vs recherche appliquée (en France tout particulièrement).

Ou comment former de futur professionnels de la recherche qui auront "le nez sur le guidon" (de la recherche appliquée) et peu d'ouverture. Je sais bien que les deux directions sont nécessaires, mais que l'une n'éclipse pas l'autre!

A l'heure où la question du financement de la recherche (fondamentale) est plus que jamais sur la sellette - évaluation en cours des unités de recherche (laboratoires) par l'AERES à grand renfort d'expertise de prix Nobel - je veux juste souligner ce que Schrödinger décrivait si bien dans "Physique quantique et représentation du monde":

Beaucoup s'imaginent, dans leur complète ignorance de la science - qu'elle a pour tâche principale la mission auxiliaire d'inventer, ou d'aider à inventer, de nouvelles machines qui amélioreront nos conditions de vie. Ils sont prêts à abandonner cette tâche aux spécialistes, exactement comme ils laissent aux plombiers le soin de réparer leur tuyaux. Si des personnes qui ont cette perspective décident de la formation à donner à nos enfants, le résultat doit être nécessairement celui que je viens de décrire.

Autrement dit, la science (fondamentale) a besoin de la philosophie, de l'épistémologie, de l'Histoire, d'ouverture et de culture. Sans science fondamentale pas de changements profonds pour l'avenir.

On devrait offrir Schrödinger - et quelques autres - à tous ceux qui décident des cursus de formation en science!

- II. L'Histoire.

J'ai eu la chance de travailler parfois avec des historiens qui m'ont appris beaucoup. Et, notamment, une chose simple: il est nécessaire de toujours situer un sujet dans un contexte. Les choses n'arrivent pas "comme ça". Il faut pouvoir changer d'angle de vue, sortir de, questionner les analyses et les évènements passés (ceci est valable pour les sciences, comme pour le Web par exemple).

L'un des endroits - accessible au plus grand nombre - où l'on peut être amené à le faire, c'est bien l'école - n'en déplaise à un adolescent de ma connaissance qui ne comprend pas pourquoi en cours de physique personne ne sait qui est Einstein et ce qu'il a fait, et que sorti des définitions "par coeur", on n'évoque rien d'autre... -

Donc, juste pour souligner encore une fois l'importance de la culture en science, des approches interdisciplinaires et, par dessus tout, de l'ouverture d'esprit nécessaire pour aborder le monde. Doté de solides bases.

C'est dit.

Illustration Wikipédia


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