Morrissey se produisait jeudi 12 novembre au zénith de Paris. Après les déboires de ses dernières performances, le « Moz » a assuré un set énergique et bien réglé, parfois pataud et sans grande improvisation, mais néanmoins plaisant.
Première impression en pénétrant dans le zénith : Morrisey ne déchaîne pas les foules en France. Petit zénith au programme (rideaux en fond de salle pour réduire la capacité des gradins, scène avancée) et une foule pas spécialement dense. Après une série de clips des années 70 (notamment une prestation des New York Dolls à la télé allemande), le rideau tombe et le groupe commence en fanfare sur un tube des Smiths : This Charming Man. Bonne idée, mais le son est gras et lourd, bien loin de la délicatesse des riffs de Johhny Marr dans les années 80. Jugez plutôt les deux versions avec 26 ans d’écart :
Le groupe continue sur Black Cloud qui est plus formaté pour les guitares déchainées que les morceaux des Smiths, comme tous les nouveaux morceaux du décevant album « Years of Refusal« . Cet album est à l’image de ce qu’est devenu Morrissey ces dernières années : bodybuildé ! On a donc le droit à pas mal de nouveaux morceaux et quelques faces B de la dernière compilation en date ( »Swords« ) ainsi que quelques reprises des Smiths dont on retiendra un très bon « How Soon Is Now » agrémenté d’un jeu de lumière décapant, et où pour le coup les guitares musclées des bûcherons du Moz trouveront leur place. Un bref rappel sur le dernier single en date ( »Something Is Squeezing My Skull« ) et le concert est expédié en 1h15.
On prend quand même un certain plaisir à retrouver Morrissey en forme suite à son malaise fin octobre ou son accès de colère la semaine passée après avoir reçu une bouteille sur la tête. Oui, à 50 ans, il faut avoir la patate et on estime être en droit de ne pas se prendre des projectiles sur la gueule par ses fans…