L’objectif était de faire revenir les quatre premières personnalités ayant acceptées de participer à cette aventure d’un nouveau genre. Hormis les bons sentiments à tous les étages de ces un peu plus de heures d’antenne, l’intérêt résidait dans une initiative portant à montrer à ces populations le film réalisé au cœur de leur quotidien avec ces “personnalités” (personnalités en France, lambdas ailleurs dans le monde).
Cette partie de l’émission m’a parut très étrange et troublante vis à vis de ce que ce programme promeut initialement, à savoir la découverte et la compréhension mutuelle des peuples par l’humour et tout ce qui fonde la communication humaine (verbale et non verbale). Dans ce cas présent, c’est la production de l’émission qui revient auprès de ces populations pour leur montrer les films réalisés et ainsi faire étalage de la technicité occidentale et surtout les faire réagir vis à vis d’un produit (film) réalisé par des occidentaux pour des occidentaux (expérimentés au format ainsi qu’au mode de diffusion de narration, etc.).
De fait, comment peut-on interpréter toutes les réactions produites par ces habitants ? Lors de l’émission, leurs réactions étaient recueillies face caméra comme dans n’importe quel sujet de JT ou de reportage.
Mais ici, les témoins sont particuliers puisqu’en majeure partie de la télévision ils n’en connaissent rien et ne sont pas nombreux à en posséder. Alors comment sans expérience cathodique préalable peuvent ils commenter les images ? Quelle valeur porte ces considérations ? On le sait, la télévision revêt différentes strates de significations. Le montage, le cadrage, le rythme, le format, la durée, les voix in, off, hors champs. Toutes ces notions agissent (inconsciement le plus souvent) à formuler le ressenti d’un document télévisé.
Alors que les populations occidntales sont bombardées quotidiennement de ces images, il leur est naturellement difficile de synthétiser toutes ces notions pour distancier son rapport à la télévision. Dans le cas de “Retour en terre inconnue“, cette pastille dénature en partie ce qu’est l’identité du programme en soumettant la technicité et le crépitement occidental à des populations dont l’équilibre de l’échange se fonde sur la relation à autrui incarnée. Dommage.
Références : France 2, Réflexion, Terre inconnue Réactions de lecteurs