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Compte-rendu du concert de la soirée Sub Pop Folk Night, le 04/12 au CAPC (Bordeaux)
Publié le 06 décembre 2009 par Mikatxu @crystalfrontierAllez les Filles avaiit réuni en ce vendredi de décembre un superbe plateau, dans le cadre de l'exposition Insiders, qui se tient au CAPC (Musée d'Art Contemporain de Bordeaux). L'affiche était alléchante, cohérente, le prix modique (comme toujours), et un programme avec Frànçois and the Atlas Mountains, Julie Doiron, Fruit Bats et Vetiver ne se loupe qu'avec regrets.
Après une entrée difficile (les gardiens stressent tout seul), tout le monde pénètre dans le musée, profite un peu de l'exposition en attendant le premier set. Et c'est donc le jeune Frànçois et ses Atlas Mountains qui s'y colle, accompagnée d'un bassiste, d'une jeune fille aux claviers et un batteur/percussionniste. Le concert a bien entendu largement exploré "Plaine inondable", même si le chanteur a plusieurs albums à son actif avant ce dernier. Et malgré quelques craintes, la finesse des compositions du groupe a été très bien conservée, avec cependant un aspect presque tribal de par les percussions, au final aussi surprenant que réjouissant. Cela ne dénaturait en rien des titres comme "Moitiée", "Je suis de l'eau (Be Water)" ou "Remind", autant de perles pop pleines de mélancolie, immédiates mais aussi profondes, qu'on prendra plaisir à écouter souvent.
Le MySpace de Frànçois and the Atlas Mountains, le site officiel
La chronique de "Plaine Inondable" sur POPnews
Le temps d'un changement de plateau, tout le monde se retrouve dehors : l'occasion de retrouver mes collègues de Muzzart, Ju de DodB, et d'autres personnes qui font passer le temps super vite : il est alors temps d'aller voir Julie Doiron. Et bien, je ne la connaissais pas, cette Canadienne, mais depuis vendredi, c'est fait, et je ne le regrette pas. Dans une configuration guitare-batterie, elle a assuré un set enthousiasmant, très rock et électrifié, mais toujours bien écrit, bien chanté, avec ce qu'il faut dans les structures pour accrocher l'oreille sans que cela sonne complaisant. Et en plus, elle est juste hyper sympathique, Julie Doiron. Dans un français parfait, elle livrait des anecdotes sur la tournée, les chansons : c'était peut-être rien, mais il y avait une fraîcheur, presque une candeur dans ces échanges qui ont achevé de rendre cette musicienne de talent (ce qu'elle est, comme elle est mère de trois enfants) hyper attachante, avec un univers assez original.
Le MySpace deJulie Doiron, le site officiel
La chronique de "I Can Wonder What You Did With Your Day" sur POPnews
Je suis plus en peine pour parler de Fruit Bats, dont je ne savais pour ainsi dire rien ou presque avant le concert. Ce quintet issu de Chicago et Portland oeuvre dans une veine pop fortement mâtinée de country et folk. Un des membres fait d'ailleurs partie de The Shins, et sans atteindre le niveau du groupe de James Mercer, difficile de trouver désagréables ces mélodies qui se teintent parfois de slide, d'harmonies vocales, et restent toujours dignes, à défaut d'être vraiment surprenantes. A écouter de manière plus approfondie, pour ce groupe qui m'a aussi évoqué les Jayhawks, pour ce côté "country middle of the road".
Le MySpace de Fruit Bats, le site officiel
La chronique de "Mouthfuls" sur POPnews
Vetiver était véritablement la tête d'affiche de la soirée. Pour être franc, je ne connaissais là encore que de réputation, certes flatteuse, le groupe emmené par Andy Cabic. Que dire donc ? Déjà, ils ont dépassé le temps imparti, largement, terminant le set vers 0h20, après 1h20 qui auront vraiment alterné entre beaucoup de choses. Au début, c'est très acoustique, calme, voire un tantinet soporifique (du Neil Young trop adouci), puis l'électricité fait son apparition. Rythmiques plus nerveuses, éclats sonores, qui laissent s'exprimer le batteur et le guitariste dans de subtiles montées sonores (ce n'est pas du My Bloody Valentine, on s'entend bien), le public se réveille. Moi, je me déplace, dans ce cadre finalement assez sombre et encaissé dans le musée (on peut accéder à la pièce par trois côtés donc c'est plutôt sympa sinon). J'apprécie, mais j'ai du mal à rentrer totalement dans le concert, qui ne tranche jamais trop entre des velléités sonores et une certaine intimité, que la petite voix d'Andy Cabic a du mal à assurer. Les discussions pendant les dernières minutes avec M.Botibol (dont j'ai chroniqué l'Ep) et une bière offerte me distraient encore un peu plus de ce set qui semble ne pas en finir, comme si les musiciens voulaient aller au bout de leurs intentions, et tant pis pour le public. Un peu décevant, certes, mais pas de quoi ternir le souvenir de cette belle soirée, originale et séduisante.
Le MySpace de Vetiver, le site officiel
La chronique de "Tight Knight" sur POPnews