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Un logo sans tout-à-l’égo…

Publié le 01 décembre 2006 par Cdsonline

Un logo sans tout-à-l’égo…

L’ordre géométrique et la perception optique ne coïncident qu’imparfaitement, c’est ainsi que pour obtenir un équilibre équivalent, il convient de savoir justement compenser dans un passage du noir au blanc…

J’ai suffisamment laissé transparaître (voir ci-dessous :-) tout le bien que je pensais de l’esthétique anesthésiée microsofto-billgatesienne pour rendre hommage — une fois n’est pas coutume — à l’intuition d’un ancien président d’IBM. Car un travail de commande réussi (assez rare il faut bien le reconnaître, il suffit de regarder autour de soi…) requiert un véritable talent de la part du commanditaire, non seulement pour faire appel aux bons intervenants au bon moment, mais aussi pour leur permettre d’œuvrer dans les conditions qui favorisent et pérennisent la création, optimisant ainsi sa valeur ajoutée (pour m’exprimer comme un économiste de bon aloi : ). Rendons donc grâce à la mémoire de Tom Watson Jr. qui en 1956 parvint à réunir trois talentueux prestataires pour l’aider à redéfinir l’identité visuelle globale de sa prometteuse firme : International Business Machine.
C’est ainsi que Paul Rand (anciennement collaborateur au magazine Esquire puis directeur artistique chez Bill Bernbach) Charles Eames (designer) et Elliot Noyes (architecte) ne connurent apparemment pas ce problème d’égo hypertrophié (qui semble la caractéristique prégnante de notre post-modernité affligée d’une curieuse port’nawak’artisticose galopante) pour se pencher ensemble et échanger de concert leurs perceptions sur le gros œil froid, un brin inquiétant, du jeune Big Blue…
Pour le logo en lui-même, ce fut notre inspiré Paul Rand qui prit les rênes de la création, formation de typographe oblige… L’acronyme IBM représentait l’inconvénient majeur d’être composé de trois lettres de poids et de rythme on ne peut plus différents, dissemblables et dépareillés… Qu’à cela ne tienne ! Il composa une “slab serif” originale, lui dessina des empattements asymétriques, condensa le “M” pour qu’il n’ait pas l’air de toujours vouloir s’échapper du groupe, affubla le “B” d’yeux carrés, et au final obtint un bloc d’un seul tenant, presque beau comme l’antique, qu’il peaufina par la suite, en 1962, en le faisant traverser par des bandes horizontales, dotant de surcroît le “bloc graphique” IBM d’une expression de dynamisme et d’efficacité…
Et presque cinquante ans après… hein ?
Je profite de ce petit billet pour rendre un autre hommage, plus personnel celui-ci, à mon regretté ami Jean-Marie Floch, “le” Maître absolu de la sémiotique visuelle, qui a entre autres petites merveilles, produit un comparatif des logos IBM et Apple qui vaut largement plus que son pesant de pixels dorés sur tranche !
Quant à Paul, les jeunes lecteurs lui Rand hommage chaque fois qu’ils ouvrent “Écoute! Écoute!” et “Je sais plein de choses”, deux ouvrages publiés par L’ampoule, et puisqu’il s’agit de boucler sur l’égo, que j’ai traduit par devers moi, et en français s’il vous plaît ! :-)

Un logo sans tout-à-l’égo…
 
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