Magazine Cinéma
The Limits of Control
Réalisé par Jim Jarmusch
Avec Isaach de Bankolé (Solitaire), Jean-François Stévenin (Français), Alex Descas (Créole), Oscar Jaenada (Serveur), Paz De La Huerta (Femme nue), Luis Tosar (Violon), Tilda Swinton (Blonde), John Hurt (Guitare), Youki Kudoh (Molécules), Gael García Bernal (Mexicain), Bill Murray (Américain)...
Synopsis
L'histoire d'un mystérieux homme solitaire, dont les activités restent en dehors de la légalité. Il est sur le point d'achever une mission, dont l'objet n'est pas dévoilé. A la fois concentré et rêveur, notre homme accomplit un voyage à travers l'Espagne, mais aussi à l'intérieur de sa conscience...
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Comme je descendais des Fleuves impassibles
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs
Arthur Rimbaud
Tout d’abord ces deux strophes de Rimbaud, comme pour nous dire bienvenue à bord, puis la rencontre du personnage, Isaach de Bankolé peu loquace, mesuré en gestes et paroles..en un mot essentiel, le pacte s’écrit, débute là dans cette aérogare, face à Jean-François Stévenin et Alex Descas ,le français et le créole, des instructions limités traduites dans les trois langues, embarquement !
D’abord cet appartement dans un immeuble à l’architecture travaillée, l’Espagne dans sa modernité. Cette Espagne que nous traverserons au fil des rencontres. Ces dernières guidées par des messagers atypiques, annoncés à une terrasse de café, quand comme à son habitude notre mystérieux solitaire commande des deux expresso selon un rituel bien établi. Etabli aussi sa concentration, ses exercices de, est-ce du yoga ou une forme particulière de Tai chi-chuan peu importe. Notre homme est tendu vers son but comme la flèche d’un archer zen. Certes nous aimerions le connaitre un peu mieux ce but, mais il nous tiendra en haleine jusqu’au bout ! Entretemps notre homme prouve son extrême volonté, résistant même aux charmes dénudés de Paz de La Huerta.
Alternant changement de lieu, ce long trajet à travers l’Espagne, les rencontres codifiées, échanges de boites d’allumettes comme signe de ralliement, nous assistons à un défilement de stars comme de nationalité, les premières incarnant les secondes, pour prétendre à une internationale qui trouvera sa raison d’être dans la toute fin et l’accomplissent de la mission.
Mais ce voyage allie but et objets, ainsi des lieux mais surtout des musées, où une toile sur laquelle la caméra et notre héros s’arrête…tandis qu’au même instant, au même endroit le bourdonnement d’un hélico témoigne d’une présence. Ce gigantesque frelon semble nous suivre ou est-ce nous qui le précédons ?
L’honneur de clore cette histoire reviendra notamment à Gael Garcia Bernal pour le quasi dernier passage de témoin, avant l’aboutissement dans un endroit copieusement gardé…mais chut ..à vous de découvrir l’ensemble et la fin !
Voila j’ai vu ce film voila cinq jours, j’en suis sorti à semi convaincu ayant moi-même du faire preuve d’une certaine patience…Pourtant il est bien toujours et profondément présent dans ma mémoire preuve qu’il y continue un travail souterrain..Donc essentiel !
Et puis quel plaisir de voir figurer le nom des « Black Angels » ainsi que du « lcd soundsystem » de James Murphy pour une infime partie de la bande son ! Quand à « Boris » je découvre !
Site Officiel
CritiKat.Com "...Étrangement, malgré toutes ses qualités, The Limits of Control ne convainc pas totalement. Jarmusch se montre quelque peu redondant dans la construction de son œuvre : si la répétition des séquences que nous évoquions sert évidemment le discours filmique de l’auteur, celle-ci apparaît lassante au fil d’une œuvre qui ne surprend jamais. Le rythme est particulièrement défaillant, ce qui est étonnant pour ce cinéaste musical. Ce dernier est également maladroit dans l’expression de sa thématique de l’individu qui découvre le monde à la manière d’un tableau : il répète avec un peu trop d’insistance cette idée, le spectateur comprenant très vite où le cinéaste veut en venir. En raison d’un récit particulièrement tortueux, Jarmusch a peut-être eu peur de ne pas être totalement compris, d’où certaines redites inhabituelles dans son cinéma. Si cette œuvre est imparfaite, elle mérite d’être estimée en raison d’une véritable recherche artistique, d’une foi dans l’art sous toutes ses formes et pour Bill Murray qui nous gratifie d’une apparition finale à la fois absurde et dramatique..."
Excessif.Com "...Ce n'est pas un hasard si le personnage d'Isaach de Bankolé est le seul repère du spectateur. Impassible, froid et distant, il reste l'éternel observateur d'un défilé de personnages à la fois touchants et effrayants, issus pour la plupart d'un amour évident du cinéma (la femme fatale, le cow-boy, les citations ouvertes à Tarkovski et Welles). Le spectateur, lui, est volontairement forcé à assister à ces rencontres mineures, voire insignifiantes, enrobées dans une brume de mystère presque amusant si la finalité n'était pas clairement dramatique dès le début. L'absurde le dispute au suspense, et tout comme ce héros solitaire, on assiste impuissant à une série d'évènements sans queue ni tête. Jarmusch revendique cette volonté d'alourdir l'histoire jusqu'à un final qui, au lieu de donner un quelconque sens, ne fait que poser de nouvelles questions...."
Le Monde.Fr - "The Limits of Control" : la parfaite sérénité du solitaire
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