James Bond reste sur un échec lors d'une mission dangereuse et mouvementée à Madagascar. Il se fait durement réprimander par "M", la responsable des Services secrets, mais décide tout de même de continuer son enquête en solitaire. C'est ainsi qu'il va se retrouver aux Bahamas sur les traces du redoutable banquier du terrorisme international: "Le Chiffre". Malgré son faux pas à Madagascar, James Bond reçoit de la part de sa hiérarchie le statut de "double zéro" lui donnant le droit de tuer.Au cours de cette première mission sous son nouveau statut, il va devoir affronter réellement "Le Chiffre" en tentant de le ruiner lors d'une mémorable partie de poker au "Casino Royale". Afin de parvenir à ses fins, le gouvernement britannique confie à son agent secret une somme considérable par l'intermédiaire de Vesper Lynd, une très séduisante collaboratrice du ministère des finances. Bond se méfie mais accepte sa collaboration bon gré,mal gré. Toutefois, "Le Chiffre" et ses acolytes n'entendent pas se laisser piéger par l'agent secret et son alliée sans réagir. Il tend sans cesse des embuscades au couple qui parvient tant bien que mal à les déjouer et, dans l'adversité, la liaison va peu à peu changer entre James Bond et Vesper Lynd et devenir plus intime. Ils auront bien besoin d'être unis car, après la partie de poker, "Le Chiffre" va se faire de plus en plus menaçant.
Après tous les films antérieurs de James Bond on recommence tout, on change de style et de type de héros. L'agent secret n'a déja pas la même physionomie, pas la même élégance et la même désinvolture. Il est toujours aussi efficace mais plus violent, plus perfectible et plus sincère en amour, bref un héros de film d'actions comme on les aime. Au début de cette luxueuse réalisation de Martin Campbell, Bond n'est pas encore un agent secret de sa Majesté. Sa fougue et son égocentrisme lui font commettre des actions répréhensibles au point de faire sauter une ambassade et provoquant un véritable carnage. "M" se méfie de lui et tient à suivre de près ses agissements pour sa première mission. Il est vrai que celle-ci s'avère des plus spectaculaires et des plus passionnantes. Entre courses-poursuites à pied et en voiture, explosions et coups en tous genres, entre méfiance et séduction, on en arrive à cette fameuse partie de poker assez inoubliable. Celle-ci est entrecoupée de scènes d'actions dans lesquelles James Bond et sa compagne se débattent pour échapper aux pièges les plus violents ou sournois tendus par l'adversaire. La partie terminée, on respire pour nos deux héros. Malheureusement pour eux, on se recale dans son fauteuil car "Le Chiffre" n'a pas dit son dernier mot. On ne le regrette pas car ce rebondissement nous réserve une fin aussi grandiose que surprenante.
C'est vrai qu'il est difficile de s'ennuyer dans ce film d'aventure à grand spectacle. Il est différent des précédents James Bond où l'humour british du personnage collait à sa peau. Le successeur gagne en action, en vitesse, en violence aussi car il a perdu son flegme. Pas de sentiments ni de grands discours avec l'ennemi: on flingue, on se bat, on détruit et les cascades se succèdent à une vitesse folle, toutes plus périlleuses les unes que les autres. L'adversaire a changé également, fini le conflit avec les soviétiques, c'est au terrorisme international que notre agent secret s'attaque avec férocité, l'air du temps oblige. Seules les îles paradisiaques, les jolies filles et les plages de sable fin nous restent des précédentes versions. Daniel Craig n'est pas un James Bond de plus, il révolutionne le célèbre personnage avec ses défauts, ses erreurs, ses sentiments et son endurance hors du commun. Il passe dans la catégorie des supers héros et pour ma part, c'est une promotion méritée. Sa compagne Eva Green ne se contente pas de jouer comme dans les versions précédente les faire-valoir. Elle joue un rôle prépondérant dans cette histoire et s'en tire fort bien. En plus elle est ravissante, du sur mesure pour ce genre d'aventure. Quant à Mads Mikkelsen, détestable et énigmatique "Chiffre", l'homme aux larmes de sang, il est un adversaire digne de notre agent secret par son excellente nterprétation.
Si vous voulez vous défouler, passer un moment de folie et de délire, un conseil allez voir cette énorme production formidablement mise en scène par Martin Campbell ! Elle vous en mettra plein la vue, mais surtout, ne prenez rien au premier degré. Contentez-vous d'en sourire et de vous laisser porter par cette vague incessante d'imprévus. De plus, si le poker ne vous a jamais vraiment tenté, allez donc voir la partie se déroulant au "Casino Royale", il sera après cela impossible que ce jeu ne vous laisse indifférent.