Plus jamais d’invités ! – Vita Sackville-West

Par Livraire @livraire

Traduit de l’anglais par Micha Venaille
Autrement
ISBN : 978 – 2 – 746 – 710 – 160
Titre original : Easter Party

Présentation de l’éditeur :
Rose et Walter forment un couple d’âge mûr jouissant de tout le confort et de toute la respectabilité de la très bonne société anglaise. Leur union, cependant, n’a jamais été consommée. Rose se consume d’amour pour un mari froid qui lui préfère… son chien. À l’instigation de Rose, sa femme, Walter Mortibois invite son frère, sa belle-sœur, son fils, ainsi qu’une lady Juliet quelque peu excentrique, à passer le week-end dans leur demeure d’Anstey. Walter préfèrerait rester en compagnie de Svend, son berger allemand adoré, plutôt que de fréquenter ce microcosme d’invités légèrement ridicules, qu’il domine de sa stature d’avocat riche et estimé. D’ailleurs, il ne souhaite pas davantage partager l’intimité de sa femme, malgré les efforts désespérés de Rose, dévouée et obstinément amoureuse…
C’est cette relation, ainsi que les petits travers et préoccupations égoïstes des invités, que met implacablement en scène, et cependant avec légèreté, la plume mordante de Vita Sackville-West. Mais tout n’est pas perdu, deux tragédies vont (enfin) leur permettre de se rapprocher, vont miner les défenses de Walter et lui donner, au fond, une leçon d’humanité.

Mon avis :
De Vita Sackville-West, je connaissais la relation qu’elle entretint avec Virginia Woolf et l’influence qu’elle eût sur elle. Cette dernière s’inspira de son amie pour écrire Orlando. Publié au Royaume-Unis en 1953, Plus jamais d’invités a été traduit en français en 2007 par les éditions Autrement, mais il semblerait que la première traduction en français ait été réalisée par les éditions Salvy.
Le bilan de cette première lecture de l’œuvre de Sackville-West est plutôt mitigé. Je n’ai pas réussi à déterminer si c’est le contexte de l’action, l’époque ou l’écriture (la traduction ?) même qui en est la cause -probablement un mélange des trois- mais j’en garde une sensation de froideur et de superficialité lénifiante, on reste à la surface des sentiments mais sans toutefois les pénétrer tout à fait.
Il manque indéniablement quelque chose : les dialogues sont nombreux, bien construits, les différents ressorts des deux drames qui aboutiront à la réconciliation de Rose et Walter sont travaillés, fins… mais ca ne prend pas. Peu importe le fait que cette réconciliation finale au bout d’une vingtaine d’années de vie commune paraisse peu plausible, un roman n’est pas une étude sociologique ou une démonstration mathématique, du moment que les ficelles qui nouent l’intrigue ne soient ni trop grossières ni trop soudaines, en tant que lecteur, on peut admettre beaucoup. Ce qui pèche, c’est davantage un manque de foi, une absence de tension, d’empathie pour les protagonistes. Que les masques se fissurent et que les apparences tombent, on n’en a cure. Le roman se lit machinalement, et l’on attend en vain une minuscule étincelle qui justifie la savante construction.
Cependant, il faut reconnaître cette parfaite adéquation entre cette écriture, presque théâtrale dans sa précision, dans son déroulement et avec le milieu de la haute bourgeoisie anglaise des années 50 au sein de laquelle se passe le roman.

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