In vino patatras

Jusqu’où va la responsabilité du commerçant ? Où fixer les limites de son obligation de prudence dans l’exercice de sa profession ? Plus précisément, un commerçant peut-il vendre de l’alcool à une personne déjà avinée ?
Un propriétaire de café a déjà été condamné à une amende et de la prison pour avoir servi des apéritifs à un homme manifestement ivre qui avait ensuite provoqué un accident de voiture mortel. Récemment, me promenant dans mon quartier, j’ai vu sortir de chez un caviste un homme passablement éméché, vociférant, titubant et empestant l’alcool. Il tenait dans ses bras quatre bouteilles de vin qu’il venait visiblement d’acheter au caviste.

Et si cet homme a pris sa voiture ? Et si, l’alcool et le volant ne faisant pas bon ménage, il a embouti un autre véhicule ? Et si, imaginons le pire, il a blessé ou tué quelqu’un ?

Certes, avec des « si » on mettrait Paris en bouteille (sic) mais tout de même était-il bien raisonnable de vendre des bouteilles à cet ivrogne ? N’était-il pas plus prudent de lui refuser une vente ? Le client est roi d’accord, à chacun de prendre ses responsabilités d’accord aussi. Sans faire des cavistes les tuteurs de tout un chacun, une interrogation se pose quant aux limites de leur obligation de prudence.