Les jeux de l’amour ne doivent plus rien au hasard

Zoda n’ouvre pas (encore) les portes de garage mais vous indiquera peut-être avec qui vous caser. Connaissez-vous celui qu’on appelle le “GPS de l’amour” ou le “détecteur d’âmes seules” ? Il aurait pu figurer dans le consottisier de Libération. Si son lancement n’était pas assorti d’un solide business plan, il aurait même pu être lauréat de l’un des concours des > Les inventeurs fous">> Les inventeurs fous">> Les inventeurs fous">inventeurs fous.

J’ai fait la découverte du zoda à la rubrique des actualités commerciales de mon magazine culturel préféré. ”Très petit mais très intelligent“, le zoda est un appareil électronique “destiné aux célibataires“. Je dois vous le dire tout net : sauf la morale, je ne vois pas ce qui en interdit l’usage aux hommes et femmes mariés. Sous ses lignes fluides et sa coque en plastique brillant, un circuit électronique qui va pousser Cupidon tout droit vers la retraite. La belle invention prétend offrir toute une gamme de possibilités en matière de rencontres galantes. Il se situe “entre Meetic et la rencontre fortuite” précise le communiqué, c’est dire si le concept est ambitieux.

L’idée est simple comme bonjour, vieille comme le web 2.0 : chacun personnalise son zoda, en répondant à un questionnaire sur myzoda.com, dont le contenu est téléchargé via un câble USB sur l’appareil. Dès lors, honteusement caché au fond de votre poche ou porté fièrement en sautoir, votre zoda vibre et s’illumine lorsque vous êtes à proximité d’une personne “en affinité avec vous“. Que signifie “en affinité avec vous” ? Le système utilise très probablement un algorithme complexe, permettant de combiner les goûts pour produire de (vibrantes) alchimies. Anna Gavalda et Guillaume Musso ont-ils été consultés  par les ingénieurs à l’origine du programme ? Impossible d’en savoir plus, le secret est bien gardé.

J’allais oublier : le zoda possède une fonction “recherche” qui, paraît-il, est “des plus amusantes“. “Plus vous vous rapprochez et plus vous vibrez“. Jean-Claude Van Damme avait dit “Si tu travailles avec un marteau-piqueur pendant un tremblement de terre, désynchronise-toi, sinon tu travailles pour rien”. L’aphorisme est valable pour le zoda : en cas de tremblement de terre, désynchronise-toi, sinon tu risques de rater l’alerte.

Vous vous en doutez, ça me laisse un peu perplexe. Résumer l’attirance à des vibrations et une led qui s’allume par intermittence, c’est un peu court. Et le cœur qui bat ? La bouche sèche ? Les sourires en coin ? Les papillons dans le ventre ? Le zoda dessine un drôle d’avenir pour les rencontres amoureuses. Heureusement, la technologie est faillible. Quand la batterie du zoda est à plat, enfin, le destin redevient roi. Quoique.

Dilelui.com : de l’embouteillage dans le transport amoureux. Que celui qui n’a jamais jeté un œil amusé sur les petites annonces de Libération me jette la première pierre. Parmi ces annonces, celles de la rubrique “Transports amoureux” sont certainement les plus consultées. Qui n’a jamais rêvé de se reconnaître dans l’une d’elle ? « Tu es blond,  ton sourire enjôleur m’a transpercé le cœur, station Odéon un peu après 16h ».

Figurez-vous que ces annonces sont en voie de disparition. Désormais, on peut s’inscrire sur dilelui.com, renseigner ses déplacements habituels (ligne de train, de métro, parcours pédestre emprunté pour rejoindre le boulot…) et relever ses filets une fois par semaine pour savoir si ça a mordu.

Ou laisser un message tel que : «TGV Paris-Nice. Tu étais assis à ma place, ce qui fait que je connais pas ta place d’origine, ce qui fait aussi que nous avons échangé que quelques mots mais je n’ai pas su quoi dire. Tu es assez grand, mais je n’en suis pas sûr parce que tu étais assis. Tu es brun. Tu portais une montre Festina au bracelet bleu marine. Tu lisais GQ ».

La concision, ça avait du bon, non ?