J’ai définitivement quitté les rangs de ceux qui cherchent à donner un sens à la marche du monde. A présent, je me contente d’être le commentateur amusé des événements qui ponctuent la morne succession des journées calamiteuses d’une année placée sous le signe de la crise généralisée. Tout droit extraite du flot incessant des faits insipides qui constituent l’actualité, voici ma dernière et fructueuse pêche.
Ouverture du musée du slip à Bruxelles
« Demander des slips à des personnages connus pour les déculotter, c’est-à-dire montrer que nous sommes tous des frères derrière le slip », en voilà une idée qu’elle est bonne. « Touche à tout » comme le qualifie à juste titre le quotidien belge Le soir, Jan Bucquoy est un artiste contemporain bruxellois dont le crâne n’est plus guère habité que par une houppette grisonnante. Il n’en est pas moins sérieux quand il explique doctement « promouvoir l’égalité, la fraternité, la liberté », car « quand on enlève le slip, l’inégalité disparaît ». Les esprits les plus vifs noteront qu’on peut relativiser cette dernière affirmation, en songeant aux injustices anatomiques qui préoccupent les hommes depuis la nuit des temps. L’entreprise n’est pourtant pas dénuée d’intérêt : si la postérité révélait qu’elle fut vaine d’un point de vue artistique, l’histoire retiendra peut-être Jan Bucquoy comme l’incarnation de la frontière qui démarquait le bon du mauvais goût à la fin des années 2000. Du reste, si vous souhaitez pimenter vos prochains week-end chez nos amis du plat pays, vous pourrez aller étudier les sous-vêtements de Jean-Marc Barr (époque le Grand Bleu) ou de Didier Reynders (actuel ministre des finances belges). Et voir si ça en dit long sur le monde actuel.
> lire l’article du Soir.
The shit box
Les toilettes publiques subiront-elles le même sort que les cabines téléphoniques, vaincues par le développement massif et fulgurant du téléphone portable ? Figurez-vous que le toilette individuel et portatif n’est plus un objet de mauvaise science-fiction. Marcel Duchamp avait rebaptisé un urinoir « Fontaine » pour le faire entrer dans les musées. Les concepteurs de la « shit box », réunis sous l’égide de la bien nommée « brown corporation », se sont donnés moins de peine pour espérer la faire entrer dans nos mœurs. De quoi s’agit-il ? D’une simple boîte en carton, qu’une savante découpe permet de transformer en un clin d’œil en toilettes d’appoint. Il suffisait d’y penser…Petits et grands trouveront leur bonheur parmi les 3 modèles actuellement disponibles, moyennant une quinzaine de dollars et quelques jours de patience.
>visiter le site The brown corporation.