Magazine Politique
I. Vide
Certes, mon blog est resté muet pendant un mois. Je n'avais plus rien à faire partager. Plus guère envie non plus ; beaucoup de mes interlocuteurs réguliers sur GA ayant déserté sur la pointe des pieds. A l'image d'autres encore présents mais silencieux, je suis resté tapis dans l'ombre à attendre le je-ne-sais-quoi et le presque-rien qui me rendent la motivation. Et puis, comme quelques fidèles insistent, rompons donc le silence...
II. Vox populi
J'avais déjà exprimé mes réticences sur l'usage général du référendum où l'on fait (souvent) dire une réponse binaire à un sujet complexe, où l'on fait même parfois donner une réponse à une question qui n'est pas explicitement posée. C'est l'éternel débat entre démocratie directe et démocratie représentative et leurs qualités et défauts respectifs. J'avais exprimé mes réticences sur la "votation citoyenne" organisée en novembre à propos du statut de La Poste. Cette action militante se parait des vertus des votations suisses, pour simplement faire dire que nous étions attachés au service public postal. En dehors de la question biaisée qui était posée, ce qui me chagrinait c'est d'avoir voulu éviter une démarche pétitionnaire qui affirme une opinion pour préférer cette "votation" qui in fine servirait à contester la légitimité du (futur) vote parlementaire. Et rassurons, au moins un peu, les lecteurs/lectrices helvètes qui entreprirent de tempérer mes agacements ; ce n'est pas le principe même de trancher une question par voie référendaire qui me chagrine, c'est la nature des problèmes dont on imagine qu'ils peuvent être arbitrés de cette façon. Imaginez un peu ce qu'il adviendrait si l'on dissimulait tout le refoulé concernant les allogènes derrière une question d'architecture. L'interdiction de construire des minarets par exemple...
III. Lointain
Lu cette remarque sur un site web : "L'Ouganda est le leader en matière de prévention du VIH-Sida en Afrique". Quand on sait qu'un projet de loi voudrait y faire condamner à mort les homosexuels séropositifs, on imagine bien que la prévention dans ce pays est assez radicale. Dans de nombreux pays africains les homosexuels vivent un enfer. J'ai encore en mémoire cette vidéo où l'on déterre le corps d'un homosexuel au Sénégal parce que l'on refuse qu'il soit enterré au cimetière (musulman). Mais tout cela est loin, alors on préfère oublier. Raison pour laquelle je ne me suis jamais moqué ici des messages maladroits que l'on reçoit parfois d'africains qui prétendent aimer notre "profil" et souhaitent faire plus ample connaissance...
IV. Humilité
A parcourir certains blogs, on lit parfois des jugements définitifs que le temps qui passe se charge d'invalider sans que jamais ceux qui les professent n'admettent s'être trompés. L'occasion de méditer une anecdote connue : on se souvient de ce jugement attribué au conseiller Platz lors de l'embauche de Jean-Sébastien Bach à Leipzig : « Puisque nous n’avons pu obtenir le meilleur, nous devrons nous contenter d’un médiocre ». L'occasion aussi d'illustrer ce post avec une étonnante statue sensée représenter Bach jeune.
V. Vie privée
Je fais un effort louable de socialisation ce week-end. Hier une horde de lesbiennes est venu chez moi pour vider mes bouteilles et boulotter mes mets de mémé... Aujourd'hui ma sœur et son compagnon sont à Paris pour faire une virée dans la plus pure tradition touristique pré-Noël. A mon grand étonnement elle va bruncher ce midi avec d'anciens camarades du village (non, pas le quartier de New-York, le bled de 4000 âmes où nous avons été à l'école primaire, ce qui remonte à la nuit des temps). Moi qui me suis exilé très tôt du pays, je suis toujours étonné que les autres ne se soient jamais perdu de vue depuis si longtemps. A mon grand étonnement (2ème), ce brunch de retrouvailles a lieu en plein cœur du Marais. Au téléphone elle me demande naïvement si je connais la rue des Archives. Je crois que oui...